Dan un entretien à la chaîne de télévision privée Dzaïr News, Ouyahia a indiqué que « ce qui se passe actuellement en Libye n'est pas une menace pour ce pays seulement mais aussi pour la stabilité et la sécurité de l'Algérie qui partage avec elle 900 km de frontières », appelant le peuple à « la vigilance » et à aider les forces armées et de sécurité à protéger les frontières du pays et à lutter contre le terrorisme. « Ce qui se passe en Libye et qui réédite le scénario qui s'est produit en Irak, en Syrie et en Egypte s'inscrit dans un plan de division du monde arabe mis en place en 1982 et que les auteurs ont mis en œuvre en commençant par l'Algérie dans les années 90 », a-t-il soutenu. Ouyahia, qui occupe la fonction de ministre d'Etat et directeur de cabinet à la présidence de la République, a évoqué la santé du chef de l'Etat, rassurant qu'il « se porte bien », qu'il « gère et dirige le pays » et qu'« il est en possession de toutes ses facultés pour assumer sa mission ». « Le président Bouteflika n'est pas dans un cachot », a-t-il martelé, ajoutant que « le gouvernement lui soumet des propositions et agit selon ses orientations et instructions ». « Il dirige, a-t-il dit, les forces armées dans le cadre de ses prérogatives » et « veille sur la politique extérieure ». S'agissant de la lettre des personnalités nationales qui demandent à rencontrer le président de la République, Ouyahia estime qu'« il s'agit d'un non-événement ». Il a conclu que l'opposition doit présenter des programmes et des propositions plutôt que de « s'adonner à l'insulte et à l'invective ». Concernant la révision de la Constitution, Ouyahia a déclaré que les éclaircissements apportés par le président de la République à ce sujet laissent entendre que « le projet sera annoncé prochainement ». A ceux qui appellent à une période de transition et à ceux qui ne reconnaissent pas la légitimité du président de la République, il dira que l'Algérie « ne peut être prise en otage » et « n'accepte pas d'être l'objet de surenchères », ajoutant qu'« il ne croit pas en une démocratie où tout le monde parle au nom du peuple pendant que la décision de ce dernier est mise en marge ». Par ailleurs, Ouyahia a longuement évoqué la situation économique soulignant que « tous les indices laissent prévoir que les cours du pétrole ne se redresseront pas de sitôt » et que la baisse des recettes de pétrole « exige également de remettre en question certaines choses ». Ouyahia a estimé dans ce sens que la politique de soutien qui profite aussi bien pauvre qu'au riche « devra inévitablement changer à l'avenir ». L'effacement des dettes « doit aussi cesser », a-t-il ajouté relevant que deux défis s'imposaient aujourd'hui sur la scène économique : la qualité du produit et la compétitivité. Il convient également de maintenir la règle 51/49. Il a salué l'instauration par le gouvernement de la licence d'importation en ce sens qu'elle « régule le marché et réduit les importations ».