Le secrétaire général du RND et chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, répond de nouveau aux personnes qui ont demandé une rencontre avec le chef de l'Etat. Invité à une émission de la chaîne TV Dzaïr News qui sera retransmise cette nuit à partir de 21h, Ouyahia a répliqué particulièrement à Lakhdar Bouragaâ et Louisa Hanoune qui ont estimé que «le président Bouteflika est pris en otage par son entourage», accusé également d'avoir détourné la parole et les prérogatives du Président. «Le Président n'est pas dans un cachot», a lancé l'invité de Dzaïr News, tout en rassurant les Algériens sur l'état de santé de Bouteflika. «Le Président dirige le pays sur les plans politique, militaire et diplomatique (…). Il a un gouvernement qui applique son programme, lui fait des exposés et suit ses orientations», a-t-il encore affirmé. Il ajoutera que le Président dirige l'armée, en sa qualité de ministre de la Défense nationale, à travers le chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, tout comme il dirige la diplomatie algérienne. Le patron du RND s'est interrogé sur l'objectif des signataires de la lettre, soulignant qu'ils auraient pu dire ce qu'ils ont dit avant les élections présidentielles du 17 avril 2014. «Qu'attendent-ils de leur acte ? Faire peur au peuple algérien ? Porter atteinte à l'image du pays et à ses institutions à l'intérieur et à l'extérieur du pays ?», s'est-il demandé. «C'est le Président qui décide», a-t-il tranché pour répondre à ceux qui doutent de la paternité des dernières décisions présidentielles. Le secrétaire général du RND s'en est pris également à l'opposition structurée au sein de l'Instance de suivi et de concertation de l'opposition (Isco) qui tiendra un deuxième congrès dans les prochains mois. L'orateur dit déplorer l'absence d'un programme dans la plateforme de Mazafran qui porte sur la transition démocratique, adoptée par l'opposition le 10 juin 2014. «Le contenu du document de Mazafran est un printemps arabe sans la Place Tahrir (la place où se rassemblaient les Egyptiens, NDLR)», a-t-il dit. Pour Ouyahia qui nie toute existence d'une crise politique en Algérie, le seul programme de cette opposition est «la manière d'arriver au pouvoir». De ce fait, la demande d'une élection présidentielle anticipée n'étonne pas l'orateur. «Puisqu'ils attendent le siège (du Président), c'est tout à fait normal qu'ils demandent des élections anticipées», a-t-il soutenu, ajoutant que Bouteflika est président jusqu'à 2019. Mais le groupe des «19» et les membres de l'Isco ne sont pas les seules «victimes» d'Ouyahia. Le patron du FLN a eu, lui aussi, pour son grade. Interrogé sur l'ancien ministre de l'Energie, Chakib Khelil, Ahmed Ouyahia a corrigé, sans le citer, Amar Saâdani qui tente de blanchir l'ancien ministre en le qualifiant de «meilleur ministre de l'Algérie». «Mon éthique politique ne me permet pas de commenter un dossier qui est entre les mains de la justice», a répondu Ouyahia qui a refusé de commenter, pour le même motif, les affaires des généraux Hassan et Benhadid. Le patron du FLN a été corrigé également en ce qui concerne le dossier du Sahara occidental. Dans l'émission qui sera transmise cette nuit sur Dzaïr TV, Ahmed Ouyahia a abordé plusieurs autres questions.