« Comme le terrorisme, les changements climatiques ne connaissent pas de frontières. » C'est en ces termes que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a commencé son allocution devant les participants à la conférence des Nations unies sur le réchauffement climatique dont les travaux se sont ouverts, hier, à Paris, en présence de plus de 150 chefs d'Etat et de gouvernement. Sellal, qui représente à ce sommet le président Bouteflika, a tenu d'abord à rendre hommage aux victimes des attentats terroristes qui ont endeuillé la France le 13 novembre dernier. Pour ensuite s'attarder sur la thématique du jour et rappeler les engagements de la communauté internationale formulés antérieurement sur la nécessité absolue de réaliser à l'occasion de la conférence en cours un accord sur des mesures concrètes à même de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Et à lutter contre les différentes formes de réchauffement climatique. Il rappelle notamment qu'il y a quatre ans, à Durban, en Afrique du Sud, il a été convenu d'adopter à Paris un accord international contraignant à caractère universel « afin d'éviter toute augmentation de la température de la surface de la planète qui mettrait en péril ses équilibres écologiques essentiels ». Pour le Premier ministre, c'est d'autant indispensable de parvenir à un accord que les changements climatiques engendrent des menaces sur la paix et la sécurité mondiale. Ils aggravent les tensions, grossissent le flux des réfugiés fuyant la sécheresse et accroissent les crimes transfrontaliers. « Nous nous sommes donc engagés, en tant que membres responsables et solidaires de notre village planétaire, d'adopter ici, à Paris, un nouveau régime international du climat afin d'éviter à l'humanité de franchir le seuil de l'irréparable et le point de non-retour tels que définis par la science par la voix de l'autorité scientifique du climat de notre convention-cadre de Rio », a souligné Sellal. Non sans récuser l'idée d'une formule médiane entre les engagements initiaux sur la réduction du niveau de la température à 2 degrés centigrades et la réticence des gros pollueurs. Une voie médiane qui serait suggérée dans un plan B. « Un plan B n'est pas et ne peut être à l'ordre du jour » car, « nous n'avons pas de planète B », s'est exclamé le Premier ministre paraphrasant le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Histoire d'insister sur le devoir pour les participants à la COP 21 de se séparer sur un résultat à la hauteur des espérances pour sauver la planète du péril du chamboulement climatique. L'Algérie ne ménage aucun effort en vue de l'adoption d'un tel accord qui soit fondé sur l'équité et sur la solidarité climatique. Dans ce cadre, elle exprime par la voix de Sellal son engagement à initier sans délai une transition énergétique basée sur les énergies propres, y compris les énergies renouvelables. Elle œuvrera aussi à la création d'un forum africain des énergies renouvelables qui constituerait un espace de dialogue entre les décideurs politiques, les chefs d'entreprise et la communauté scientifique. Enfin, le Premier ministre a fait valoir que le développement des énergies renouvelables dont le pays possède de grandes potentialités n'est pas seulement un choix écologique mais aussi « un choix économique, une ambition industrielle bien pensée ». Défavorisée par sa position géographique qui fait d'elle un pays vulnérable face à la menace de la désertification, l'Algérie est naturellement acquise à l'effort d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques, même si son implication dans le réchauffement est quasi nulle. Mais d'aucuns estiment que l'issue du sommet dépend de la position des grands pollueurs de la planète que sont principalement les USA et la Chine.