Impasse de la régence de Youcef Tounis, Editions Casbah, prix public : 600 DA. «Impasses de la Régence» de courts récits sur la présence ottomane en Algérie où l'auteur fait revivre des pans d'existence des anciens habitants d'Alger. Inspirés du vécu, les 23 textes se rapportent tous ou presque au Dey Hussein, dernier régent d'El Djazair. C'est sous ce haut responsable turc «le larmoyant» que vont se déployer bonne ou mauvaise, plus mauvaise que bonne, si l'on se réfère à une gouvernance où les destitutions, déchéances et condamnations à mort, étaient monnaie courante. L'auteur ressuscite le vieil Alger du XVIIIeme siècle à travers les vieux métiers, les noms des antiques ruelles et quartiers, également donne à se rappeler pour les plus jeunes qui n'ont pas eu à les apprendre, les différentes appellations des dignitaires de cette époque. A l'exemple du «Bach Djerrah», «Khodja Beit el Mal» , «Cheikh el Bled» «Caïd el Zabbel» et autres postes de responsables dont les dénominations n'ont plus cours depuis belle lurette. On peut, dans cet écrit de 284 pages, refaire une randonnée livresque dans la Casbah d'Alger juste pour le plaisir d'appendre les noms des venelles qui ont fait la légende d'Alger. Et on se demande si Youcef Tounsi n'à pas en même temps donné une deuxième vie à certains personnages de ses récits. La similitude de quelques héros est frappante avec des hommes et des femmes ayant marqué la vieille Médina. Nous côtoyons «Stambouli» le dinandier le Caïd Tchalabi, Meriem la cantatrice, et le rais des Beni Hadjress. Au-delà de ces individus, Youcef Tounsi revient sur l'artisanat et la noblesse des vieux métiers, lesquels ont contribué à donner âme à la Casbah d'Alger et comme avec nostal gie aux prénoms des vieilles algéroises, «Lalla Mouni, Safya, Bahia, Fettouma» etc. On regrette que l'auteur qui n'en est pas à sa première œuvre dont «La falaise des sept lumières et «Les chiens rouges» n'ait pas fait des renvois en bas de page sur certains termes employés et souvent inconnus par beaucoup de personnes.