Comprendre le rôle de ces ressources naturelles dans le processus de développement économique, les effets des fluctuations de leurs prix et tirer les enseignements des expériences réussies de leur gestion, telle est la problématique qu'a proposée aux experts le colloque international sur « Les ressources naturelles dans les pays en développement, moteur de croissance ou éléments de vulnérabilité économique ? », organisé par l'Université de Bejaïa sur le campus d'Aboudaou. Thème d'actualité s'il en est, cette problématique concerne l'Algérie au premier degré, en tant que pays en développement dépendant de la rente pétro-gazière pour financer sa croissance, alors même que le contexte est marqué par un contre-choc pétrolier dont les effets commencent déjà à peser sur ses finances, comme sur celles de beaucoup d'autres pays pétroliers, révélant ainsi leur vulnérabilité et remettant à l'ordre du jour le rôle des institutions dans la gestion de ces ressources naturelles. Une centaine de chercheurs se sont donc ligués durant deux jours (29 et 30 novembre) pour décortiquer ces questionnements à travers leurs conférences, près d'une quarantaine, portant sur des sujets aussi divers que les recettes des hydrocarbures et les inégalités, l'efficience des politiques structurelles, les fluctuations du pouvoir d'achat réel des recettes extérieures, la désindustrialisation, le statut de la rente pétrolière, le fonds de régulation des recettes (FRR), l'impact des chocs pétroliers, la politique monétaire, les impacts sectoriels, la transition énergétique, gestion des ressources naturelles et qualité des institutions, les expériences réussies dans certains pays, etc. Les principales conclusions et recommandations retenues après ces deux jours de débats ont consisté à mettre en relief les nécessités de réorienter les revenus tirés des ressources naturelles d'une logique rentière à celle d'une recherche de profit, de mettre en place une stratégie industrielle et doter le pays d'un tissu industriel à même de tirer profit d'un boom des revenus tirés de ces ressources, d'une intégration du rôle de l'Etat et de renforcer les institutions pour éviter les comportements rentiers, sachant que des institutions de qualité ne sont pas antinomiques d'une abondance des ressources naturelles. Les conférenciers ont également souligné la nécessité de redéfinir le modèle de consommation énergétique algérien vers plus de sobriété tout en diversifiant les sources énergétiques et appelé, évidemment, à une politique commune entre les pays exportateurs d'énergie fossile. Et aux experts de confirmer que loin de constituer une malédiction, l'abondance de ressources naturelles interpelle beaucoup plus à s'interroger sur la pertinence des méthodes de gestion des revenus qui en sont tirés.