Les participants au colloque international sur «Les ressources naturelles dans les pays en développement : moteur de croissance ou élément de vulnérabilité économique », clôturé lundi à Bejaia après deux jours de travaux, ont plaidé en faveur d'un renouement avec la stratégie d'industrialisation telle qu'éprouvée dans la décennie 70 mais adaptée au contexte actuel. D'aucuns ont relevé en effet que «la prééminence de la rente pétrolière dans les ressources de l'Algérie est à l'origine de sa faiblesse industrielle » relèvera Farid Yaici, enseignant à l'université de Bejaia, soutenant que « les fluctuations des produits de la rente ont induit une tergiversation dans la mise en place des institutions économiques de marché, adoptées depuis le début des années 90 » Partageant, la même analyse Dahmani Ahmed Maitre de conférence à l'université Paris sud (France), en appelle pour sa part à un changement de vision radicale, prenant notamment la mise en place d'un « nouveau projet social et économique à long terme, qui fasse de l'industrialisation du pays un enjeu majeur ». Le conférencier n'est pas réfractaire à l'option d'appui sur le modèle des industries industrialisantes, mis en oeuvre dans la décennie 70 dont il ya lieu de corriger les imperfections et les carences. Pour se faire a-t-il soutenu, il est impératif, d'ouvrir un débat transparent, animé autant par les pouvoirs publics et les institutions nationales que les représentants de la société civile. Au demeurant, pour l'intervenant il ya des initiatives à remettre au gout du jour, mettant en exergue, le dossier élaboré au début des années 80 et qui portait déjà sur la préparation de l'après pétrole, notamment suite au choc pétrolier apparu au milieu de la décennie, mais non appliqué, a-t-il opiné, estimant que cet esprit prospectif, visant à réduire l'hypertrophie du secteur des hydrocarbures doit prévaloir. En revanche pour les politiques, à court terme, elles doivent s'orienter en priorité vers les grands équilibres macro-économique parmi lesquelles figurent la rationalisation des dépenses publiques, le traitement des déficits des balances commerciale et de payement. Parmi ces actions, imposées par la conjoncture et le contexte de la baisse des recettes pétrolière M.Dahmani à mis en exergue l'idée de la redéfinition du modèle de consommation énergétique national qu'il s'agisse de carburant, jugé à ses yeux dispendieux et sujet à de grand gaspillages. Les débats qui ont réunis une centaine de chercheurs nationaux et étrangers, notamment de France et du Liban se sont par ailleurs longuement focalisés sur le rôle des institutions dans la gestion de la rente pétrolière et la redistribution de ses revenus, non sans souligné l'importance de « transiter» d'une optique « rent seeking » (recherche de la rente) à une optique « profit seeking »(recherche du profit).