Le haut représentant de l'Union africaine (UA) pour le Mali et le Sahel, chef de la Misahel, Pierre Buyoya, a indiqué, hier, que l'UA se fixe pour objectif de répondre aux trois défis importants, qui ont été identifiés dans le Sahel par un groupe d'experts. Il s'agit de « la gouvernance, de la sécurité et du développement », a-t-il précisé dans son intervention au séminaire sur « les initiatives de développement de l'UA dans le Sahel et les perspectives de mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali », organisé, hier, à Alger. Il a affirmé que deux principaux objectifs sont visés dans ce séminaire. « Le premier est de recenser les projets de développement en cours ou à lancer dans le Sahel par les structures et organes de l'Union africaine, des communautés économiques régionales pertinentes et d'autres institutions de développement », tout en appelant à l'élaboration d'un inventaire « qui devrait contribuer à l'action de l'Union, visant à promouvoir et à soutenir la collaboration entre les pays de la région sur ces projets d'infrastructures et de développement ». Il a indiqué, en ce sens, qu'une mission d'évaluation des besoins du Mali a été menée, il y a deux semaines, en partenariat avec la Cédéao, l'Union européenne et les Nations unies, ce qui va orienter nos stratégies et projets de soutien au Mali dans ces domaines. L'autre objectif du séminaire « est d'amener les différents intervenants dans le Sahel à accorder la priorité dans la mise en œuvre de leurs stratégies ou initiatives respectives, aux aspects pertinents de l'accord de paix », a plaidé le chef de la Misahel. Ce dernier a, en outre, précisé que dans le domaine du développement, « il convient de rappeler les principaux défis auxquels font face les populations du Sahel, notamment la pauvreté, l'enclavement et les pressions écologiques. Les populations du Sahel sont parmi les plus pauvres au monde », a-t-il relevé. Par ailleurs, dans le domaine de la sécurité, le haut représentant de l'UA a signalé que « le projet-phare est le processus de Nouakchott, qui vise le renforcement de la coopération régionale en matière de sécurité et la mise en œuvre de l'architecture africaine de paix et de sécurité dans la région », a-t-il dit. Ce processus réunit régulièrement les chefs des services de renseignement et de sécurité dans le but d'échanger sur les stratégies appropriées, pour lutter efficacement contre le terrorisme et les différentes formes de crimes transfrontaliers organisés », a expliqué le haut responsable. Il a insisté sur la finalisation des concepts « pour l'établissement d'unités mixtes et de patrouilles conjointes le long des frontières des pays de la région ». Par ailleurs, au-delà du Mali, l'UA essaye d'apporter son concours dans la prévention de conflits « à travers des missions de bons offices et la gestion des crises politiques. Nous avons des observateurs des droits humains basés à Bamako, qui entreprennent des missions fréquentes sur le terrain pour s'enquérir sur la situation des droits humains et travailler avec les autorités maliennes, les partenaires internationaux et les structures nationales et locales maliennes », a-t-il fait savoir. L'UA prévoit, selon son haut représentant au Mali, de « travailler sur les questions de l'extrémisme violent, de la décentralisation administrative, la lutte contre la corruption et la promotion des normes internationales de gestion ainsi que sur la promotion de la paix et de la cohésion à travers les leaders religieux et traditionnels ».