Après le baptême du feu lancé en 2006, à Pékin, la 2e édition du sommet Chine-Afrique se donne pour ambition d'« avancer ensemble » pour développer un partenariat gagnant-gagnant à hauteur des immenses attentes et des opportunités économiques intarissables. Tout concourt à faire du rendez-vous sino-africain l'expression d'une convergence dictée par le statut de premier partenaire commercial désormais dévolu à la Chine et l'une des plus fortes croissances dans le monde enregistrées en Afrique ces 15 dernières années. Par delà les aléas du ralentissement économique de la Chine, provoquant un désinvestissement (moins de 40% au cours des six premiers mois de 2015 par rapport à la même période de l'an dernier), et l'effondrement des cours des matières premières, les perspectives restent prometteuses pour un partenariat jugé « flexible » et « efficace », lors de la conférence ministérielle tenue la veille du sommet à Pretoria rassemblant plus d'une quarantaine de dirigeants africains pour faire le bilan des 15 ans du FCSA. La présence chinoise en Afrique atteste d'un nouveau modèle porté par les 2.500 entreprises essaimant les domaines stratégique de l'énergie, des télécoms et des infrastructures de base, notamment dans les transports. Le Tanzam, la voie ferrée longue de 1.600 km construite entre 1973 et 1976 permettant à la Zambie d'exporter le cuivre à partir des côtes de la Tanzanie et la ligne Addis Abeba-Djibouti devant être inaugurée en 2016, représentent les facettes de l'offensive chinoise qui a permis, en 2009, de détrôner les Etats Unis et l'Europe. « En une décennie, les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont été multipliés par dix environ » pour atteindre 300 milliards de dollars cette année, selon les estimations du Forum sino-africain industriel. A Johannesburg, l'engagement chinois s'est traduit par deux mesures importantes : une aide de 60 milliards de dollars et l'effacement des « dettes gouvernementales sans intérêt échues fin 2015 » des pays africains les moins avancés (PMA). A l'ouverture du sommet, l'effet d'annonce a remis sur les rails la locomotive sino-africaine en panne d'initiatives. « La Chine a décidé d'octroyer un total de 60 milliards de dollars d'aide financière incluant 5 milliards de prêts à taux zéro et 35 milliards de prêts à taux préférentiels ». Cette contribution importante est destinée à financer dix programmes de coopération sur trois ans dans les domaines, notamment, de l'agriculture, de l'industrialisation, de la réduction de la pauvreté, de la santé, de la culture, de la sécurité, de la protection de la nature ou encore du développement vert, a affirmé le président Xi. « La Chine est très attentive aux mauvaises récoltes dans plusieurs pays africains dus aux effets d'El Niño. Elle fournira aux pays touchés des aides alimentaires d'urgence d'une valeur de 1 milliard de yuans (143 millions d'euros) », a précisé le président chinois. Adossé à la dynamique du développement, Pékin entend prendre « une part active aux opérations onusiennes de maintien de la paix en Afrique » pour participer à la stabilité en Afrique, consentant, dans le cadre d'un « programme de paix et de sécurité », une aide sans contrepartie à l'Union africaine de 60 millions de dollars pour appuyer la construction et les opérations de la Force permanente africaine et de la capacité africaine de réaction rapide aux crises ». L'objectif de cette force africaine en attente est de diviser les forces du continent en cinq grandes régions qui assureraient, à tour de rôle, la sécurité des pays africains grâce à 25.000 hommes. Paix et développement constituent les bases de l'ambitieux partenariat sino-africain.