4.787 cas de maltraitance et d'exploitation d'enfants, 9.013 cas d'agression sexuelle sur enfants, 183 enfants en danger moral et 647 autres impliqués dans la prostitution durant l'exercice 2013-2014. Tels sont les chiffres communiqués par Abderrahmane Arrar, président du Réseau Nada. Selon lui, ce bilan est le résultat du programme « Je t'écoute » lancé par son réseau en 2008 et qui a été doté d'un numéro vert (3033) dans le cadre d'une convention de partenariat avec Algérie Télécom. Il s'agit d'un dispositif d'alerte et de signalement des situations de violence. Il est destiné, selon le même responsable, aux enfants dénonçant des situations de non-droit, aux familles et à toute personne ayant besoin d'une aide socio-psychologique. Le dispositif permet l'écoute, l'accompagnement des enfants et de leurs familles. Dans ce programme, la priorité a été donné à l'écoute des enfants, à travers le récit des faits de leur vie familiale et institutionnelle (école). Le but étant de bénéficier d'un accompagnement et d'un soutien pour trouver des solutions et des orientations. Arrar a rappelé qu'au début du lancement de ce mécanisme, le Réseau Nada a procédé à l'organisation de rencontres de sensibilisation des parties prenantes en particulier les enfants et leurs familles sur l'importance de dénoncer toute violence dont ils seraient l'objet. Selon Arrar, le programme nécessite une évolution sur le plan conceptuel et opérationnel. « Il faut le rendre accessible via les trois réseaux téléphoniques mobiles en Algérie », dira t-il. « Un travail de sensibilisation doit se faire pour assurer sa pérennité. » A titre indicatif, le programme est géré actuellement par deux coordinatrices. L'une est chargée du volet écoute, et l'autre a pour mission d'accompagner et d'appuyer l'équipe pluridisciplinaire. De la sorte, le Réseau Nada tend à renforcer les capacités du personnel affecté au programme d'écoute, d'orientation et d'accompagnement. Et le but est de faire du programme « Je t'écoute » un mécanisme de protection permanent de l'enfant algérien. Les objectifs tracés par le Réseau sont essentiellement l'appui des capacités des parties impliquées dans la mise en œuvre du programme pour une meilleure assistance de l'enfant maltraité, en danger ou victime de conflits à travers l'accompagnement juridique, psychologique et psychosociale. Selon Arrar, il est impératif d'inculquer la culture des droits à l'enfant et améliorer son environnement. Cela doit se faire, a-t-il recommandé, à travers des campagnes de sensibilisation, la diffusion de spots publicitaires et de supports de communication, l'organisation de rencontres et de séminaires avec des professionnels, notamment les experts étrangers, dans le cadre d'échange d'expériences.