La journée d'étude sur la restitution des résultats de la campagne de caractérisation des déchets ménagers et assimilés (DMA), organisée, hier, à Alger, par l'Agence nationale des déchets (AND), a permis de faire connaître la composition de ces déchets et par conséquent la partie valorisable de ces résidus. Ainsi, cette étude a montré que l'on peut récupérer jusqu'à 35% des déchets en tous genres (plastique, papier carton, textile...). En termes de gain, cela représente, d'après l'expert ayant mené cette étude, le docteur Youcef Kehila, plus de 50 milliards de dinars. Quant à l'aspect environnemental, l'étude a permis de conclure que l'on peut sauvegarder le foncier existant par la diminution de l'enfouissement technique puisque une grande partie de ces déchets ira au recyclage. L'autre élément non moins important est la répercussion sociale de la récupération de ces DMA. Rien que pour les PET (bouteille en plastique), le volume de ces déchets (17%) permet de générer 7.800 emplois directs, ce que les spécialistes appellent l'emploi vert. Cette étude représente le début d'une série d'autres pour différents types de déchets, a-t-on appris. La question que les conférenciers se sont posée est comment mobiliser maintenant cette fraction valorisable. En d'autres termes, l'applicabilité des résultats obtenus. C'est cela le vrai défi qui attend les pouvoirs publics. Pour cet expert, les pouvoirs publics devront élaborer une politique agressive en se basant essentiellement sur l'information et la sensibilisation des producteurs de déchets, en l'occurrence les ménages et les commerçants, sur le tri sélectif. Dans cette optique, le DG de l'AND, Karim Ouamane, a annoncé la diffusion d'un document comportant les résultats de cette étude au profit du grand public (population, décideurs, autorités locales) en plus des pistes pour exploiter ces résultats. « Il va falloir, dit-il, engager des investissements pour le tri des déchets et surtout mettre en œuvre la gestion intégrée des déchets. » L'étude a également montré que la mobilisation de ce gisement nécessite la mise en place de 5,8 millions de bacs à ordures sur les voies publiques, ce qui équivaut à 31 milliards de dinars. En attendant, l'Agence belge de développement a été sollicitée pour l'accompagnement des futurs projets d'appui à la gestion intégrée des déchets programmés dans trois wilayas pilotes, à savoir Mascara, Sidi Bel-Abbès et Mostaganem. Dans ce sens, une convention sera signée à la fin du mois courant, selon Frédéric de Hemptinne, assistant technique à l'Agence.