Le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement recense chaque année plus de 10 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés. Les déchets ménagers sont définis comme un ensemble de résidus hétérogènes comprenant, par exemple, les ordures rejetées par les foyers, les déchets des institutions, les crottins ou fumiers… d'où sont formellement exclus les déchets industriels (usines), bactériens, ou tout simplement trop encombrants et ne pouvant par ce fait être transportés dans les bennes. Les quantités de déchets générées dans une ville dépendent essentiellement de la zone d'habitation, considérant qu'en milieu rural les détritus sont moindres. Cela dépend également du niveau de vie des familles, des conditions climatiques et du mouvement touristique de chaque wilaya. Tous ces déchets ne sont pas ou peu exploités pour le moment. Le recyclage des matériaux est en cours de développement et fait partie intégrante du programme prioritaire du ministère, qui a calculé un manque à gagner de 3,5 milliards DA par an, c'est-à-dire 0,13% du PIB (produit national brut) ; cette somme est perdue chaque année dans les décharges. Les fractions récupérées souvent informelles, sont de 0,2% des emballages plastiques mis en décharge, ce qui représente 4029 tonnes sur 1 955 369 ou encore 0,000001 des emballages métalliques, c'est-à-dire 1464 tonnes sur 13 329 689. La proportion restante est envoyée vers d'autres pays, comme par exemple la Chine. Une activité économique à développer Le développement des filières classiques de récupération a été mis en place en 2005 pour la récupération et la valorisation des déchets tels que le plastique, le papier, les métaux, le bois... La priorité aujourd'hui, et ce, jusqu'en 2014, est le lancement des nouvelles filières (pneus usagés, huiles, piles et batterie, déchets organiques). Le traitement de ces déchets ménagers se fait en décharges contrôlées ou en centres d'enfouissement techniques. Aucune station d'incinération des déchets ménagers n'existe pour l'instant en Algérie. L'option pour la mise en décharge et l'enfouissement est motivée par l'humidité générée par les déchets algériens qui défavorisent l'incinération d'une part et par souci d'économie d'autre part car un centre d'incinération peut coûter jusqu'à 100 euros/t, contre 45 euros/t pour un centre d'enfouissement. Le tri sélectif pour bientôt Le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a mis en place un programme concernant la collecte des déchets à long terme afin d'améliorer le système existant. La création de 97 CET (centres d'enfouissement technique qui réceptionnent les déchets ménager pour les enfouir dans des fosses appelées «casiers d'enfouissement») à travers tout le pays. Ces centres permettront donc un contrôle et une pesée des détritus plus pointilleuse. Depuis 2005, date de départ du projet, 32 CET ont été achevés, 49 sont en cours de réalisation et 16 sont en phase d'étude. Egalement pour les agglomérations moins importantes, 102 petites décharges contrôlées ont été programmées, 18 ont été achevées à ce jour, 57 sont en cours de réalisation et 27 sont encore en phase d'étude. D'ici à 2014, 300 centres de tri des déchets (contre 97 aujourd'hui) et 41 déchetteries (7 actuellement) devraient voir le jour afin de développer une autre préoccupation du ministère : le tri sélectif. Le but est d'instituer au fur et à mesure des systèmes de tri sélectif des déchets, en particulier pour le papier, le plastique et le métal.