Très engagé dans la préservation du patrimoine culturel et humain préhistoriques, le Bardo, dirigé par Fatima Azzoug, abritera, durant la deuxième moitié du mois de janvier 2016, avec le concours du laboratoire de préhistoire de l'Institut d'archéologie d'Alger, une exposition grandeur nature, intitulée « Algérie, recherches et découvertes en préhistoire ». Selon la directrice du musée, « il s'agit d'exposer une nouvelle collection de pièces archéologiques retraçant plusieurs périodes de la préhistoire, du paléolithique inférieur jusqu'au néolithique ». « Leur découverte, a-t-elle affirmé, est le fruit de nombreuses opérations de fouilles effectuées par des chercheurs, entre autres, Mohamed Sahnouni, directeur de fouilles au site d'Aïn Hanech à Sétif, Abdelkader Derradji, directeur de fouilles des sites Errayeh et Ouled El Hadj à Mostaganem, et Mohamed Medig, directeur de fouilles de la grotte de Taza à Jijel. » Ce sont de précieux travaux qui permettent, pour la première fois dans l'histoire du musée, une acquisition de qualité et faite de manière systématique (objets lithiques, de culte, des pièces de parures, moyens de subsistance des hommes préhistoriques) et mettant en lumière le savoir des chercheurs de l'Institut d'archéologie, souvent relégués au second plan. Le Bardo illuminé Au grand bonheur des visiteurs, cette exposition se déroulera dans une scénographie moderne. Une nouvelle conception qui permettra aux visiteurs de découvrir ces objets de valeur dans un environnement virtuel correspondant parfaitement aux sites dans lesquels ils ont été trouvés. « A travers cette exposition, nous allons mettre en œuvre, d'abord à titre de test, la nouvelle scénographie pour l'étendre aux restes des évènements qui auront lieu dans le futur », explique Mme Azzoug, ajoutant que plusieurs conférences et tables rondes, animées par des chercheurs et universitaires, sont prévues tout au long de la manifestation. Soucieux de faire connaître ce trésor, issu des temps très lointains, et avec le soutien du ministère de la Solidarité nationale, un programme spécial a été mis sur pied pour les non-voyants à travers la publication de textes en braille, ainsi que des copies des pièces exposées les aidant à découvrir par le toucher, la valeur de ces objets qui remontent à des dizaines de milliers d'années. Les enfants seront également de la partie, puisqu'un espace leur sera entièrement dédié dans le but de les sensibiliser sur les richesses de notre patrimoine culturel et historique. D'ailleurs, plusieurs ateliers d'initiation à la préhistoire se déroulent actuellement drainant un bon nombre d'enfants, qui profitent, on ne peut mieux, des vacances d'hiver. Dans la foulée de cette « reprise » en grande pompe, les responsables du musée ont les yeux rivés sur une autre exposition d'envergure, prévue dans le cadre du Mois du patrimoine (du 18 avril au 18 mai) ayant pour thématique « L'ethnographie africaine ». « C'est une façon pour nous de découvrir et de s'ouvrir sur les cultures des peuples africains dans l'espoir d'un meilleur rapprochement », résume la directrice de ce musée qui brille, depuis le 24 décembre dernier, de tous feux en célébrant la fête de la lumière, décrétée par l'Unesco pour l'année 2015, grâce à une exposition originale animée par une dizaine de designers bien de chez nous.