Les négociations entre le Syndicat des conducteurs de train et le directeur général de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) ont abouti à la reprise du travail après quatre jours de grève entamée mercredi dernier. La direction s'est engagée à assurer plus de sécurité aux conducteurs de train. Ainsi, elle a décidé de supprimer des passages à niveau non gardés, qualifiés de dangereux. En outre, elle lancera très prochainement une étude pour supprimer 92 autres passages pour les remplacer par des passages souterrains ou des passerelles. « Les passages à niveau n'appartiennent pas à la SNTF, mais aux services de la voirie. Donc, cela concerne les directions des travaux publics et les autorités locales. La SNTF ne peut pas agir seule pour supprimer ou assurer plus de sécurité au niveau de ses passages à niveau non gardés », observe le DG adjoint de la SNTF, Abdelwahab Akatouche. Selon lui, la majorité des accidents ayant lieu au niveau des passages à niveau non gardés sont provoqués par le manque de civisme de certains automobilistes et l'inattention des citoyens qui traversent le rail sans prendre de précautions. « Un train, ce n'est pas une voiture. Devant un obstacle, il lui faut une distance de 800 à 900 m pour s'arrêter. Donc, la SNTF est victime de ce phénomène d'accidents ferroviaires », souligne le même responsable, selon qui, ces accidents ont causé la perte de 17 autorails. Le passage à niveau non gardé reste le point noir de la circulation des trains. Rien que durant l'année écoulée, 7 personnes ont perdu la vie et 39 autres ont été blessées suite à des accidents survenus au niveau de ces tronçons. Le dernier en date a coûté la vie à un aide-conducteur de train à Akbou, dans la wilaya de Bejaïa, suite à une collision avec un camion. Un drame qui a provoqué le courroux des conducteurs de train. Ces derniers ont paralysé le rail pendant quatre jours de grève. « Le débrayage a terni l'image de marque de la société et causé un déficit énorme puisque 390.000 voyageurs n'ont pris le train et 45.000 tonnes de marchandises n'ont pas été transportées », a regretté Abdelwahab Akatouche. M. Benkeddada Un plan de développement, malgré les actes de sabotage Sabotage du système de signalisation, vol de câbles, saccage de matériel et dégradation à l'intérieur des trains. La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) n'arrête pas de compter les actes d'incivisme qu'elle subit. Son directeur adjoint fera savoir que la société enregistre de grandes pertes financières à cause de ces actes de vandalisme. « Toutes ces dégradations freinent la performance de la SNTF », dira Abdelwahab Akatouche. N'empêche, la société poursuit son plan d'action pour cette année. Aussi, la SNTF, à travers l'Agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif), s'engage à réaliser un plan de développement par l'acquisition de moyens de traction et la réhabilitation des moyens de transport. Ainsi, la société compte acquérir cette année 30 nouvelles locomotives diesel, 17 autorails et prévoit la réhabilitation de 12 locomotives diesel. Sur le plan du partenariat, elle a signé un protocole d'accord avec une société suisse pour réaliser une usine de montage d'automotrices avec un taux d'intégration qui devra monter crescendo. Et pour renforcer le transport du phosphate, la SNTF va acquérir, cette année, 380 wagons. Une opération qui a pour objectif de développer davantage le transport de marchandises qui reste pour la SNTF un créneau rentable.