Au moment où les deux Parlements libyens rivaux peinent à s'entendre sur un gouvernement d'union nationale, malgré un accord conclu en décembre 2015 après d'intenses pourparlers sous l'égide de l'ONU, les éléments de l'organisation terroriste Daech tentent d'avoir une mainmise sur des puits de pétrole. Contrôlant déjà la grande ville de Syrte, un peu plus à l'ouest du « Croissant pétrolier » depuis juin, ils se sont attaqués lundi dernier à un réservoir pétrolier à Ras Lanouf puis à un autre mardi près d'Al-Sedra. La Compagnie nationale du pétrole (NOC, branche dépendant de l'Est) a indiqué que les deux réservoirs avaient été « entièrement détruits par le feu ». Elle avait appelé, lundi, le gouvernement (basé à Tobrouk), à aider les gardes des installations pétrolières en leur fournissant « armes, munitions et matériels ». Du côté du gouvernement installé à Tripoli, un responsable de l'armée de l'air de la base aérienne de Misrata a déclaré que des raids aériens avaient été menés mardi contre les positions des terroristes. Si les terroristes s'emparent des ressources énergétiques de la Libye, leur menace s'étendra sur toute la région ainsi que l'Europe. Les Occidentaux pourront-ils intervenir une seconde fois après 2011 ? « Ce serait une erreur fatale d'offrir à Daech l'argument d'une invasion de la Libye », a récemment déclaré le président de la commission Défense du Sénat italien, Nicola Latorre.