Retrouver d'anciens artisans spécialisés dans la fabrication de savon traditionnel, relancer l'activité du maréchal-ferrant, encourager la femme rurale à faire perdurer l'artisanat... Ce sont là les actions qu'a évoquées la ministre déléguée auprès du ministre de l'Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, pour, entre autres, sauver le patrimoine culturel de l'oubli et de la disparition, lors de sa visite, jeudi dernier, dans la wilaya de M'sila. Dans ce contexte, elle a annoncé que de nouveaux espaces ont été dédiés à l'activité et à la production artisanales. Selon elle, 50% des artisans ont bénéficié de locaux. En outre, la majorité d'entre eux a participé à des salons et autres activités destinés à la promotion de la production artisanale, y compris dans le domaine touristique. « Plusieurs manifestations ont été organisées pour permettre à ces artisans d'écouler leurs produits. Il s'agit aussi de faire participer la femme rurale, notamment la femme au foyer, pour pérenniser cet héritage et protéger ce qui constitue le patrimoine de notre pays et sauvegarder sa culture et son histoire », a souligné la ministre. Dans cette optique, elle a cité l'exemple la wilaya d'Adrar qui a lancé une opération de recherches pour retrouver d'anciens artisans spécialisés dans la production de savon traditionnel. De même à Tiaret où la direction de l'artisanat tente de relancer l'activité de maréchal-ferrant. « Il faut former des spécialistes pour relancer ces métiers, y compris celui de la restauration et de la décoration des anciens monuments », a recommandé la ministre. Le burnous en fête à Bou Saâda A Bou Saâda, Aïcha Tagabou a inauguré, à la Maison de l'artisanat, la fête du burnous. Réunissant plus d'une cinquantaine d'artisans des différentes régions du pays, cet évènement, qui s'étalera jusqu'au 12 janvier prochain, a été célébré en grande pompe avec un spectacle équestre traditionnel. Cette rencontre vise à promouvoir le fameux habit traditionnel, le burnous. Précieuse opportunité pour la commercialisation de ce vêtement puisque les artisans sont en contact direct avec les visiteurs. Les divers modèles présentés sont de production locale propre à la Hodna. Fait à base de laine blanche ou de poil de chameau, le burnous est non seulement un habit qui protège du froid mais aussi un ornement lors des fêtes de mariage, circoncisions et autres occasions. Raison pour laquelle les habitants de la cité du bonheur, Bou Saâda, l'affectionnent particulièrement. Ce salon a été également une occasion pour les femmes de la région d'étaler leur savoir-faire culinaire : z'fiti, chakhchoukha, galettes, crêpes traditionnelles au miel et autres m'hadjeb piquantes ont régalé l'assistance. En visite à l'atelier de confection de tenues traditionnelles de Bou Saâda, la ministre s'est enquise des chiffres de la production annuelle. Pour répondre à la demande des wilayas d'Alger, Constantine et Oran, l'atelier a notamment confectionné en 2015, 28.200 gandouras traditionnelles, 18.000 burnous, 16.500 jabador et 19.000 robes traditionnelles. A M'sila, la délégation ministérielle a visité une exposition-vente de produits artisanaux (bijoux, habillement, tapis et linge de maison). Pour la ministre, la wilaya de M'sila a consenti beaucoup d'efforts dans ce domaine. « C'est ce qui permet de donner un nouveau souffle à la région non pas uniquement sur le plan artisanal mais aussi sur le plan touristique », a-t-elle estimé. Elle a rappelé que son secteur prend en considération toutes les doléances des artisans y compris leurs difficultés d'acquérir la matière première. « Nous faisons en sorte que chaque artisan puisse bénéficier de moyens lui garantissant de poursuivre son métier », a-t-elle ajouté. Rym Harhoura 27.240 postes d'emploi dans l'artisanat La wilaya de M'sila comptait en 2015, 9.080 artisans dont 2.199 spécialisés dans l'artisanat artistique, 2.168 producteurs et 4.713 spécialisés dans l'artisanat et services. Ils ont contribué à la création de 27.240 postes d'emploi. Le tissage et la confection de vêtements traditionnels sont les spécialités de la wilaya. Sur le plan de la formation spécialisée, 2.360 artisans ont bénéficié d'un enseignement dont 14 ont été formés pour la création d'entreprises, 87 sur les techniques de gestion et 68 dans les techniques artisanales. 86 artisans ont bénéficié de locaux.