Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, cité par l'agence de presse officielle Sana, réitère ainsi la disponibilité de Damas à mettre fin à un conflit meurtrier. Le chef de la diplomatie syrienne a tenu ces propos lors de sa rencontre avec Staffan de Mistura, émissaire spécial de l'ONU pour la Syrie, qui a effectué une brève visite à Damas dans le cadre d'une tournée dans les pays de la région pour préparer ces négociations. Le chef de la diplomatie syrienne a souligné à cette occasion « la volonté de son pays de participer aux pourparlers de Genève, comme prévu. » Il a, en outre, mis l'accent sur « la nécessité de désigner les groupes terroristes qui doivent être combattus et les délégations d'opposition invitées à la réunion », ce qui constitue selon lui « la première étape de la feuille de route élaborée par les grandes puissances à Vienne fin 2015. » En effet, à la suite de deux conférences internationales à Vienne en octobre et novembre, auxquelles ont notamment participé Ryadh et Téhéran, cette feuille de route a été conçue pour établir « un dialogue, un cessez-le-feu et un nouveau gouvernement en Syrie, en tant que prélude à une solution plus large et plus inclusive ». L'aide humanitaire arrive à Madaya, Foua et Kafraya Sur le terrain, alors que l'aviation russe intensifie ses raids contre les bastions du groupe terroriste Daech et le réseau Al-Qaïda en Syrie, un plan onusien était en cours, hier, pour acheminer de l'aide humanitaire aux 42.000 habitants de Madaya, dans la province de Damas. Selon Médecins sans Frontières, 23 personnes sont mortes de faim depuis le 1er décembre dans cette ville. Dans le même temps, les 20.000 habitants des localités chiites de Foua et Kafraya, dans la province d'Idleb, encerclées par les rebelles, doivent eux aussi recevoir une aide. Le Conseil de sécurité de l'ONU devait évoquer à huis clos, aujourd'hui, la situation dans ces trois villes. L'ONU doit aussi organiser, le 30 mars à Genève, une conférence destinée à trouver des places d'accueil pour les réfugiés syriens. Selon le nouveau haut commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, il s'agit de la première réunion de ce type jamais organisée par l'ONU. « Elle sera limitée aux réfugiés syriens parce qu'ils constituent le problème le plus urgent, a dit le diplomate italien, estimant qu'il est important que cette conférence soit bien représentée au niveau ministériel et que les Etats viennent avec des engagements concrets pour des places, pas de l'argent. » La guerre en Syrie, qui a fait plus de 260.000 morts, a été déclenchée par la répression en mars 2011 de manifestations pacifiques réclamant des réformes. Opposant ensuite le régime de Bachar al-Assad à des opposants armés, elle s'est ensuite aggravée avec l'implication de groupes terroristes et plus tard des grandes puissances qui s'y sont impliquées au nom de la lutte antiterroriste. La complexité du conflit sur le terrain et la situation humanitaire catastrophique ont poussé plus de 11 millions de personnes à la fuite. Les contradictions et les divergences d'intérêts des acteurs régionaux perpétuent une guerre dont le peuple syrien peine à voir la fin.