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« Cette fête ancestrale est un socle commun à tous les Algériens »
Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA
Publié dans Horizons le 10 - 01 - 2016

Dans cet entretien, le secrétaire général du Haut- Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad, donne un aperçu historique sur Yennayer. Pour lui, cette date est un référent culturel commun à tous les Algériens. Le temps est venu, selon lui, de reconnaître officiellement cet événement. Pour ce faire, il a évoqué deux options : la reconnaissance par l'amendement de l'ordonnance du 26 juillet 1963 fixant le calendrier officiel des fêtes légales ou son classement comme patrimoine immatériel universel par l'Unesco.
Qu'est-ce que Yennayer ? Quelle est sa signification ?
La célébration de Yennayer est étroitement liée à la terre. Le premier jour de Yennayer coïncide avec le 12 janvier du calendrier julien, un calendrier purement agraire qui obéit à des considérations d'ordre climatique et à des cycles de végétation bien déterminées par la nature et le rythme des saisons. Aujourd'hui, dans la continuité des traditions de nos ancêtres, Yennayer est fêté dans les villes comme dans les campagnes. Il comprend plusieurs symboles, à savoir historique, socioculturel, écologique et a même une portée économique. Pour marquer le début de leur calendrier, les Amazighs ont choisi l'année durant laquelle le roi Chechnaq 1er est arrivé au trône en 950 avant J.-C. en instaurant la 22e dynastie pharaonique de culture libyenne, ainsi appelée par les historiens. En qualité de général des armées, il a pu mettre fin aux guerres entre la Basse et la Haute Egypte et les réunir en repoussant l'armée du pays nubien au-delà des frontières.
L'apport de Chechnaq est une œuvre historique importante qu'il faut glorifier à laquelle il faut donner toute son importance. Comme sont attestées les relations parfois conflictuelles entre les Amazighs et les Egyptiens.
Les plus lointaines de ces relations remontent à plus de 3 000 ans avant J.-C. Ces traces sont inscrites sur la palette de Naâemer, fondateur de la première dynastie pharaonique (3.300 av J.-C.). La présence des Amazighs, qui conquirent la vallée du Nil, est aussi attestée pendant le règne de Ramsès II (1301-1235 av J.-C.) qui les a intégrés dans les rangs de ses armées. Le règne de Ramsès III (1198-1166 av J.-C.) est marqué par l'installation de dizaines de milliers d'Amazighs dans cette région. Dans cet établissement permanent, et à la septième génération, Chechnaq 1er est arrivé au trône. Le règne de descendance amazigh en Egypte durera tout le long des 22e, 23e et 24e dynasties de 950 av J.-C. à 750 av J.-C. Si nous célébrons aujourd'hui Yennayer, c'est pour dire que nous avons un référentiel sur le plan historique. Alors que beaucoup nous reprochent d'inventer un mythe.
Le ministère de l'Education nationale a décidé de consacrer un cours sur Yennayer.
Qu'en pensez-vous ?
C'est fruit de la concertation entre le Haut-Commissariat à l'amazighité et le ministère de l'Education nationale, et ce, dans le cadre de la commission mixte installée le 21 février 2015 à la faveur de la signature d'un protocole d'accord entre les deux institutions. La ministre de l'Education nationale a adressé, après avoir validé cette initiative, une circulaire à l'ensemble des établissements scolaires pour mettre en place des supports pour les enseignants.
Je dois dire qu'avant cette circulaire, nous avons commencé par la présentation d'une trame qui ne sera pas en contradiction avec l'orientation pédagogique de l'école. Le cours sera dispensé les mardis après-midi et touchera les trois paliers de l'enseignement, à savoir le primaire, le moyen et le secondaire. Le cours évoquera les dimensions historique, socio-culturelle, économique et scientifique de Yennayer. Nous avons expliqué l'origine de cette fête ancestrale qui est un socle commun à tous les Algériens, que nous avons démontré par des arguments fiables aussi bien pour les élèves que pour les enseignants. Nous avons simplifié les choses tout en choisissant les concepts forts qui cadrent avec la mission pédagogique de l'école.
Tamazight est promue langue officielle dans l'avant-projet de révision constitutionnelle. Yennayer aura-t-il une autre signification ?
Pourquoi pas. Cette année, nous avons constaté qu'un grand pas a été franchi à travers l'implication de pas moins de cinq ministères. Dans un mois, nous allons organiser un autre rendez-vous de concertation sous forme de symposium avec la participation d'un panel d'experts versés dans le domaine de l'anthropologie. Nous allons, également, associer des centres d'expertise et de recherche dans ce domaine, à l'image du Crasc d'Oran. Il y aura de la concertation pour consolider le plaidoyer du HCA concernant Yennayer comme document de référence, l'améliorer et le compléter, mais surtout constituer les éléments de dossier en matière de supports sonores, revue de presse, livres édités sur Yennayer dans notre pays.Certes, le HCA dispose d'une banque de données sur cette fête, mais il n'en demeure pas moins qu'il faut travailler davantage pour enrichir tout ce qui est en rapport avec cette date à partir des archives et de la littérature orale qu'il faudra transcrire. Nous pensons présenter prochainement un dossier qui sera remis aux ministères de l'Education nationale et de la Culture.
Qu'en est-il de la reconnaissance officielle de cette date dans le texte fondamental du pays comme fête nationale et son classement comme patrimoine immatériel ?
La concrétisation de cette reconnaissance passe par l'amendement de l'ordonnance du 26 juillet 1963 fixant le calendrier officiel des fêtes légales. Il y a aussi son classement comme patrimoine immatériel universel auprès de l'Organisation des Nations unies de l'éducation, des sciences et de la culture (Unesco), d'autant que la tradition de Yennayer est également vivace dans plusieurs régions en dehors de l'Algérie. Elle est célébrée, aussi, par notre communauté établie à l'étranger, notamment en Europe et au Canada. En l'absence de démarches structurelles, il revient à nous de vulgariser cette idée et de la partager avec d'autres parties. Cette question relève aussi de la mission des départements de la Culture et de l'Education nationale. Il est question d'une étape d'expertise et de consolidation de dossier à partir d'un document. Le HCA a proposé un plaidoyer qui sera discuté. C'est une piste qui mérite d'être encouragée et qui pourra mener à cette reconnaissance. Car une fois classé, c'est déjà un signe fort d'autant que l'Algérie a ratifié des conventions internationales dans ce sens.
Concrètement, comment faire en sorte que Yennayer soit une fête nationale ?
Le patrimoine est revendiqué par tous les citoyens. Il y a un travail de sensibilisation qui est en train de se faire. Il faut vulgariser notre histoire à partir de Yennayer. Que l'Algérien se réfère à cette date qui est un référent culturel commun à tous les Algériens. C'est un propulseur de cette identification à l'amazighité. Yennayer est une occasion pour le HCA d'annoncer des perspectives meilleures et nos attentes futures. Le fait que Yennayer, célébré au sein de la cellule familiale, soit fêté sur la place publique est une manière de l'assumer en tant que collectivité et en tant qu'institution.


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