Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, devaient se retrouver, hier, à Vienne, pour y finaliser la mise en œuvre d'un texte prévoyant la levée des sanctions internationales frappant Téhéran. « Aujourd'hui, c'est un bon jour pour le peuple iranien et les sanctions seront levées », a déclaré M. Zarif à son arrivée, ajoutant qu'il s'agissait aussi d'un bon jour « pour la région » et « pour le monde ». Selon l'agence officielle iranienne Irna, le ministre doit participer à une cérémonie pour l'annonce de la mise en œuvre de l'accord nucléaire destiné à solder un contentieux vieux de plus de treize ans. Ce texte doit garantir que l'Iran ne puisse pas se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée progressive et contrôlée des sanctions internationales. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) doit encore confirmer formellement que les Iraniens ont tenu les engagements pris dans le cadre de l'accord de juillet. L'Union européenne, les Etats-Unis et l'ONU devraient procéder ensuite à une levée contrôlée des sanctions qui brident l'économie de l'Iran. Lundi dernier, le président iranien a assuré que Téhéran était sur le point d'entamer « une année de prospérité économique avec la levée des sanctions ». Baisse du pétrole ? L'AIEA doit pour cela attester que Téhéran a réduit comme convenu le nombre de ses centrifugeuses permettant d'enrichir de l'uranium, et envoyé à l'étranger la quasi-totalité de son stock d'uranium faiblement enrichi. Les inspecteurs de l'agence doivent certifier que l'Iran a bien retiré le cœur du réacteur à eau lourde situé sur son site d'Arak et bétonné une partie de l'installation. Les milieux économiques se tiennent prêts depuis plusieurs mois à revenir dans ce pays qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde, et des deuxièmes de gaz. L'Iran, un pays de l'Opep, pourra notamment exporter à nouveau librement son pétrole. Les marchés anticipent un prochain afflux de pétrole iranien sur un marché déjà en surabondance d'offre. La levée de l'intégralité des sanctions sera échelonnée sur dix ans, et durant 15 ans les mesures pourront être automatiquement rétablies en cas de manquements de l'Iran. Les embargos de l'ONU sur les armes conventionnelles et sur les missiles balistiques sont maintenus jusqu'en 2020 et 2023 respectivement. L'accord de Vienne est aussi considéré comme l'amorce d'une réconciliation entre Washington et Téhéran, plus de 35 ans après la rupture de leurs relations diplomatiques.