Le projet de la Constitution a consacré un chapitre à la protection de l'enfance. L'article 58 stipule que « l'Etat prend en charge les enfants abandonnés ou sans affiliation ». La présidente de l'Association des enfants nés sous x Ettifl Albarie (l'enfant innocent), Wahiba Tamer, a qualifié la constitutionnalisation de la protection de cette catégorie d'enfants de « positive ». « Les enfants sans affiliation ne sont pas nés pour vivre à vie dans des centres d'accueil. L'Etat doit faciliter les procédures d'adoption (kafala) pour leur donner une famille », a-t-elle signalé. La responsable a appelé à la mise en œuvre d'un dispositif de protection des enfants sans affiliation au niveau des centres. « Il n'est pas normal qu'un enfant résidant dans un centre soit transféré à l'âge de 14 ans vers un autre au risque de perdre ses repères », a-t-elle indiqué. Wahiba Tamer a appelé à la généralisation de l'application des tests ADN dans les affaires de recherche de paternité. De son côté, Nacer Dib, expert international dans la lutte contre les fléaux sociaux et ex-président de la Fondation algérienne des droits de l'enfant et de l'adolescent (Fadea), est revenu sur la protection des enfants exploités. « Le projet prévoit des sanctions contre l'emploi des enfants de moins de 16 ans, nous insistons sur leur application », a-t-il souligné, rappelant que des enfants sont exploités dans des décharges publiques et des cimenteries. « Au niveau de la cimenterie de Meftah, des gosses sont chargés du nettoyage des bétonnières », dira-t-il. Pour Nacer Dib, l'Etat doit protéger les enfants, notamment avec le développement de la criminalité. Le projet prévoit la protection de la famille aussi bien par l'Etat que par la société. Une disposition que l'expert qualifie de grand pas en avant, d'autant que la stabilité et la préservation de la cellule familiale visent la protection de l'enfant, notamment dans les cas de divorce. De même pour le deuxième chapitre qui stipule que la famille, la société et l'Etat protègent les droits de l'enfant, car la protection des enfants est de la responsabilité de tous. « Malheureusement, nous constatons que les enfants sont souvent livrés à eux-mêmes », regrette Nacer Dib.