Une année après, les talibans récidivent. L'assaut lancé, mercredi, par quatre hommes contre l'université de Charsadda (21 morts), a renoué avec le syndrome de la tuerie perpétrée, le 16 décembre 2014, contre une école dans la ville voisine de Peshawar, faisant 150 victimes. Dans cette stratégie de la tension, les talibans veulent s'attaquer aux acquis sécuritaires induits par l'offensive militaire qui a décimé les groupes armés. Le nouvel assaut tend à ébranler le sentiment de sécurité qui a refait surface en 2015 considérée « la plus sûre » depuis l'émergence du mouvement taliban pakistanais. La montée en puissance signifie en l'occurrence l'échec de l'option sécuritaire privilégiée par le Plan d'action national en 20 points, aux faiblesses répertoriées. Les mesures répressives, instituant notamment des tribunaux militaires et autorisant la reprise des exécutions de condamnés à mort, après un moratoire de 6 ans, restent globalement insuffisantes dans le traitement de la menace terroriste, qui gagnerait, selon les spécialistes, a intégrer les autres volets portant sur la réforme des programmes scolaires et le contrôle des milliers d'écoles coraniques, accusée de constituer un terreau pour les groupes extrémistes.Dans la cérémonie, organisée jeudi, en hommage aux victimes de l'attaque contre l'université, le sentiment d'insécurité prédomine. Encore sous le choc, les Pakistanais ont échappé de peu à un « grand désastre ». Dans la même matinée, une bombe a été désamorcée à une gare routière bondée de Peshawar. Esprit de résistance L'inquiétude grandissante n'a pas entamé l'esprit de résistance. « Je veux dire aux terroristes qu'ils ne pourront jamais gagner. Ils vont perdre, nous allons gagner, nous les partisans de la paix », a fièrement entonné le père de l'une des victimes. Les autorités de la province de Khyber Pakhtunkhwa, où se trouve Charsadda, ont décidé de maintenir les écoles ouvertes, à l'exception de Bacha Khan et d'une autre université à Mardan. « Nous avons voulu envoyer le message que l'enseignement va continuer », a martelé le ministre régional de l'Enseignement, Arif Khan. En signe de solidarité, le mouvement sportif a décrété le rassemblement pour exprimer la détermination de « la jeune génération du Pakistan de ne pas s'incliner devant les terroristes », comme l'affirme le directeur de la Fédération pakistanaise du sport), Akhtar Nawaz. Des partis politiques et des associations ont participé aux cérémonies de recueillement pour traduire l'urgence d'un combat « à plein régime contre le terrorisme et l'extrémisme », réitérée par Premier ministre Nawaz Sharif et le chef d'Etat major. « Toute la nation soutient cette guerre et elle sera menée à sa conclusion logique », a souligné le premier