Le marché de la publicité connaît une évolution significative inscrivant les revenus publicitaires au rang de levier essentiel dans le développement des services marchands du web. Avec un chiffre d'affaires en constante progression, les techniques publicitaires imposent le modèle sur le net en s'adaptant aux exigences du marché. Cependant, le modèle est loin d'être stabilisé du fait de nombreux facteurs. Les formats sont encore loin d'être stabilisés, laissant place à l'introduction de nouveaux acteurs, dont les fameux botnets qui ne cessent de faire parler d'eux. Ensuite, les usagers qui ont tendance à fuir la publicité en ligne de peur d'être « traqués » et leurs données personnelles siphonnées. Enfin, les grands acteurs de l'internet dont le modèle repose essentiellement sur les revenus publicitaires qui peinent également à assurer une offre pouvant concilier les impératifs des annonceurs avec les besoins et les attentes des usagers. A ce titre, les dernières informations données par Google sur le blocage des publicités qu'il estime « mensongères ou escroqueries » dénote l'intérêt porté par les acteurs du marché de la publicité en ligne à trouver une offre adaptée et convaincante pour toutes les parties du marché de la publicité en ligne. 780 millions de publicités mensongères « Google : quelque 780 millions de publicités mensongères ou escroqueries bloquées en 2015 », titre le site du quotidien d'information gratuit français www.20minutes.fr qui croit savoir que ce « géant américain dispose de gros moyens pour détecter les arnaques... » Le site évoque les chiffres publiés par Google pour le dernier trimestre 2015 qui font état d'un « résultat net accru de 45,8% sur des recettes en hausse de 57%, des performances supérieures aux prévisions des analystes, réalisées surtout grâce à un boom des publicités accolées aux recherches sur internet ». Ceci pour souligner le poids et l'importance du chiffre d'affaires de la publicité en ligne dans le modèle économique du géant de la recherche sur internet et toute l'attention réservée au traitement des contenus publicitaires qu'il véhicule pour tenter de satisfaire tant ses annonceurs que les internautes utilisateurs. Par des programmes informatiques spécialement conçus et à l'aide d'une équipe de plus d'un millier d'employés, Google fait la chasse aux publicités qu'il estime non conformes en termes de contenu. Et, selon les chiffres publiés cette semaine, la chasse a été très importante. « Le chiffre est en hausse de près de 50 % comparé à 2014 et atteint les plus de 780 millions de publicités bloquées dans le monde », explique 20minutes.fr, ajoutant que pour l'année 2015, « Google n'a pas fait dans la dentelle et a prié les annonces mensongères ou représentant des escroqueries de passer leur chemin ». Inutile de trop s'attarder sur les techniques utilisées pour parvenir à « démasquer » ces « contenus illicites », Google communique sur les traitements réservés surtout à un produit sensible aux yeux du consommateur, le médicament. Dans sa communication des résultats de son groupe pour le dernier trimestre de l'année écoulée, Google a « précisé avoir bloqué plus de 12,5 millions de publicités mensongères rien que dans le secteur pharmaceutique, par exemple pour des médicaments qui n'étaient pas approuvés à la vente », rapporte le site du quotidien gratuit. Un segment de produit connu pour être sensible aux yeux du consommateur tant il se rattache à sa santé. Il est également au centre d'une bataille d'intérêt entre les tenants d'une vente libre et ceux qui préfèrent toujours un commerce plus réglementé. Sur le site www.ladn.eu, un papier a été mis en ligne le 8 janvier dernier, sous le titre « Méfiez-vous des faux médicaments sur internet », dans lequel on apprend que « 62% des médicaments achetés dans le monde sur internet seraient des contrefaçons. Acheter des médicaments sur internet est un réel avantage pour le grand public : les médicaments à portée de clics, la confidentialité et l'opportunité de comparer les prix... » Cependant, les acheteurs se doivent de respecter quelques principes de base pour acheter au bon endroit. Le géant de la recherche sur internet a ainsi fondé sa démarche sur des attentes de clients, notamment des utilisateurs de son moteur de recherche, qui selon 20minutes.fr « se seraient particulièrement plaints des publicités pour des produits miracle censés faire perdre du poids », ajoutant que cela aurait ainsi constitué autant « de réclames tapageuses ou trompeuses qui auraient justifié la suspension de plus de 30.000 sites ». Un naviguateur contre les messages intrusifs Sachant l'importance des revenus publicitaires pour Google, le site du quotidien gratuit s'est interrogé pour savoir comment Google s'organise pour parvenir à une telle « chasse » aux contenus inadaptés. « En utilisant les yeux aguerris d'une équipe dédiée de plus de un millier de personnes et une combinaison d'algorithmes informatiques spécifiques », répond-il, précisant, par ailleurs, que de leur côté, « les internautes peuvent aussi lui signaler des publicités qu'ils jugent douteuses ou qu'ils ne veulent plus voir apparaître sur leurs écrans ». Au moment où Google rendait publics ces chiffres sur le bocage de publicités « intrusives », la presse spécialisée s'intéressait à une nouvelle innovation divulguée par un ancien de chez Mozilla.« Brave, le navigateur web qui veut repenser l'affichage de la publicité » titre le site www.begeek.fr qui s'est étalé sur la découverte de cet ancien de Mozilla contraint à la démission au printemps dernier. « Brendan Eich n'aura finalement pas pu tenir face à la pression. Le nouveau PDG de la Fondation Mozilla a démissionné de ses fonctions, victime de la polémique née de sa contribution financière en 2008 à une proposition de loi visant à interdire le mariage pour tous en Californie », nous apprend le site spécialisé français zdnet.fr, faisant état de la grogne de protestation des travailleurs qui ayant appris sa promotion ont rué dans les brancards pour demander son départ qu'ils ne tarderont pas avoir. Il n'a apparemment pas perdu son temps puisqu'il revient avec ce nouveau navigateur en open source qui propose de nouvelles fonctionnalités pouvant changer beaucoup de choses sur le marché de la publicité en ligne. « Nous réduisons le nombre de publicités reçues par l'utilisateur et augmentons leur qualité et leur pertinence, tout en bloquant les trackers qui espionnent vos activités sur différents sites », indique le navigateur sur son site, repris par le site lemonde.fr. Conçu pour tourner sous desktop avec les systèmes d'exploitation Windows, OS X et Linux, et en mobile avec iOS et Androïd, Brave apporte de la nouveauté sur les fonctionnalités de la publicité. L'innovation « s'attaque à un sujet plus qu'important sur le web en ce moment : la publicité », souligne begeek.fr qui explique, en effet, que « le navigateur bloque automatiquement les publicités intrusives et autres trackers qui ralentissent et gênent la navigation. Cette suppression permet également de naviguer de manière plus sécurisée et privée (HTTPS partout, blocage du tracking pixels et tracking cookies...) ». Pour le journaliste du site du quotidien français lemonde.fr, « Brendan Eich ne veut rien de moins que réparer le web ». D'après lui, ce nouveau navigateur ne cherche rien d'autre que de « s'attaquer à la pub, ou tout du moins à certaines formes de publicité en ligne, qui collectent des données sur les internautes et ralentissent le chargement des pages web ». L'originalité de l'innovation de Brendan Eich est de contenir un programme pour bloquer des publicités en s'attaquant directement aux fameuses cookies, soit, explique lemonde.fr, « des fichiers déposés dans le navigateur d'un internaute et qui mémorisent des informations le concernant ». L'intelligence du procédé est de ne pas supprimer toutes publicités, mais d'en garder celles, expliquent les responsables de ce navigateur sur son site, qui « correspondent à nos critères de qualité (non intrusives, pas de trackers...) », lit-on sur lemonde.fr qui explique également que le modèle économique du navigateur repose sur la monétisation de son offre. « Il en remplacera une partie avec d'autres, qu'il aura lui-même choisies. Et c'est là que repose le système économique de ce navigateur gratuit, sous licence open source », écrit lemnde.fr, ajoutant que les revenus tirés de ce qu'il décrit comme « les publicités propres », « seront partagés entre les éditeurs des sites sur lesquels elles apparaîtront et Brave », mais également « avec les utilisateurs du navigateur, qui disposeront d'une somme en Bitcoins, cette monnaie anonyme et décentralisée, qu'ils pourront allouer aux sites de leur choix ». De sorte, le rapport entre l'internaute utilisateur et les fichiers publicitaires pourrait changer fondamentalement, si l'on en croit les déductions du site lemonde.fr qui voit, en effet, que « les utilisateurs de Brave auront entièrement la main sur la présence ou non de publicité sur leur navigateur : ils pourront décider de bloquer toutes les pubs, d'en accepter sur certains sites particuliers et pourront refuser les pubs de remplacement proposées par Brave ». En donnant leur accord à l'utilisation de Brave, les utilisateurs pourront disposer des sommes d'argent collectées pur venir en aide à leurs sites préférés auxquels ils pourraient donner « un coup de pouce financier ». De son côté, le navigateur Brave s'engage, dans le texte publié sur son site, à ne pas stocker les données personnelles des utilisateurs « sans leur permission ». Avec tout cela, Brendan Eich défend l'idée d'un système conçu pour éviter la guerre des bloqueurs de publicité qui fait effectivement actuellement rage sur le net. « C'est que les bloqueurs de publicité font l'objet d'un débat enflammé depuis des années, ravivé l'an dernier par leur arrivée dans l'iOS 9 d'Apple », rappelle lemonde.fr, ajoutant que « de nombreux éditeurs de sites se plaignent de l'utilisation grandissante de ces adblockers, qui les privent d'une partie de leurs revenus, et dont le modèle économique est parfois opaque ». Tout ceci marque un changement profond dans la structure de consommation de la publicité en ligne et peut-être même « l'avènement d'une pub sollicitée par l'internaute pour l'internaute », comme le souligne le site www.usine-digitale.fr dans un papier intitulé « La fin de la pub sur Internet telle qu'on la connaît », mis en ligne le 29 décembre dernier. Le site traitait en fait d'un article publié sur Technology Review du MIT par un chercheur blogueur américain, Doc Searls. L'auteur de « L'économie de l'intention », membre du Berkman Center for Internet and Society de l'Université de Harvard et blogueur depuis 1999, détaille le site, va jusqu'à prévoir la fin de cette publicité que nous connaissons aujourd'hui, c'est à dire une « publicité intrusive jusque dans la vie privée qui se traduit d'abord par une augmentation de l'usage des Ad blockers », relève usine-digitale.fr. Le site se réfère à une source pour avancer que 47% des Américains s'adonnent aux services de blocage de la publicité sur internet, au même titre d'ailleurs que près de 200 millions d'internautes dans le monde. Un utilisateur maître de ses choix Les acteurs du marché de la publicité en ligne devront redoubler d'imagination pour trouver la formule idoine susceptible de leur permettre d'asseoir un modèle d'offre fiable. D'aucuns regardent déjà du côté des algorithmes sous tendant cette nouvelle fonctionnalité : « Le programmatique : le graal de la publicité en ligne », titre le site www.economiematin.fr qui croit savoir que cette nouvelle innovation « pourrait représenter 70 % des achats publicitaires d'ici à trois ans ». Pratiquée de « façon automatisée, cette nouvelle tendance permet de proposer un produit au bon consommateur, sur le meilleur espace et au meilleur moment », explique le site qui donne comme caractéristiques essentielles de ce programmatique, un fonctionnement consistant « à soumettre un inventaire publicitaire à un processus d'enchères en temps réel (Real Time Bidding, RTB), où se font face, d'une part, les informations fournies par le vendeur (format de l'emplacement, contexte, profil du visiteur...), et, d'autre part, la stratégie préalablement définie par l'acheteur ». Pour rejoindre la tendance de l'offre publicitaire sur le web, soucieuses des nouvelles attentes des internautes, « la publicité programmatique permet un traitement individualisé de chaque internaute en lui proposant une publicité liée à ses besoins et ses envies », ajoute ce même site.