Les dirigeants africains se pencheront, notamment sur l'impasse dans l'application de l'accord de paix devant mettre fin à deux ans de guerre civile et d'atrocités au Soudan du Sud, les attaques terroristes au Sahel, au Nigeria et alentour, l'instabilité politique notamment en Libye et le processus électoral en cours en Centrafrique. La crise politico-sécuritaire en Libye, qui connaît ces derniers jours de sensibles évolutions notamment celles relatives à la formation d'un gouvernement d'union nationale et la poussée de la menace terroriste dans le nord du pays, est inscrite à l'ordre du jour de la conférence. C'est dans ce sens que le chef de la mission de l'ONU en Libye s'est rendu, jeudi dernier, à Addis-Abeba, pour participer à la réunion du groupe de contact sur la Libye, prévue dans la journée au siège de l'organisation panafricaine. En outre, le terrorisme, qui a sévèrement frappé des pays du continent africain ces derniers mois, sera au cœur des discussions du sommet des chefs d'Etat. Daech, Al-Qaïda au Maghreb islamique, Shabab en Somalie, la menace concerne tout le continent. En 2015, pas moins de 4.523 attentats ont endeuillé 44 des 54 pays africains, selon Armed Conflict Location and Event Data Project. Un autre dossier chaud qui occupera les participants, le conflit au Soudan du Sud, où les négociations pour former un gouvernement d'union nationale ont une nouvelle fois échoué. La décision du président Salva Kiir de redécouper le territoire en portant le nombre de régions à 28 au lieu de 10 a irrité le camp rebelle. Les dirigeants africains se prononceront également lors d'un vote inédit sur le déploiement d'une force au Burundi, malgré l'opposition de Bujumbura. Une majorité des deux tiers est requise pour autoriser l'envoi de cette Mission africaine de prévention et de protection au Burundi, décidée par le Conseil de paix et de sécurité de l'UA en décembre, mais que le président burundais Pierre Nkurunziza - qui n'a pas encore fait savoir s'il assisterait au Sommet - a promis de « combattre » comme « une force d'invasion et d'occupation ». Le 26e sommet de l'UA est placé, cette année, sous le signe des droits de l'Homme avec une attention particulière portée aux droits des femmes. Le sommet devrait à l'occasion élire, comme chaque année, le nouveau président de l'organisation. Le poste - honorifique - change tous les ans de région. Cette année étant le tour de l'Afrique centrale, le nom du chef de l'Etat tchadien Idriss Deby circule pour remplacer son homologue zimbabwéen Robert Mugabe.