Le président américain, Barack Obama, a effectué, hier, une visite historique à la mosquée de Baltimore dans l'est du Maryland pour « rendre hommage à l'apport des musulmans américains à notre nation » et « réaffirmer l'importance de la liberté religieuse dans notre mode de vie ». Lors de sa rencontre avec des représentants de la communauté locale, il a fait un discours dans lequel il réitéré « l'importance de rester fidèles à nos valeurs fondamentales : accueillir nos compatriotes, dénoncer le sectarisme, et protéger la tradition de liberté religieuse de notre nation ». Barack Obama s'était déjà rendu dans des mosquées à l'étranger à al-Azhar au Caire en 2009 et Jakarta en 2010 mais jamais aux Etats-Unis qui accueillent quelque 3,3 millions de musulmans représentant environ 1% du total de la population. Pour s'y rendre pour la première fois, il a choisi la mosquée la Société islamique de Baltimore qui gère un complexe comprenant aussi notamment une école primaire, une crèche et des services d'aide, de formation et de santé, selon son site internet. La Société islamique de Baltimore « aspire à être le point d'ancrage d'une communauté musulmane croissante, aux origines différentes », « et interagit avec ses voisins d'une manière islamique exemplaire », précise la même source. Selon Josh Earnest, son porte-parole, la mosquée est « le lieu adapté pour dire clairement (...) que personne, candidat ou pas, ne devrait se croire autorisé à mettre en danger la liberté de religion ». Par cette visite, le président américain a certainement voulu rendre une réponse à certains ténors républicains alimentant les amalgames entre Islam et terrorisme, notamment aux propos très controversés de Donald Trump qui avait émis l'idée d'interdire temporairement l'accès au territoire des Etats-Unis aux personnes de confession musulmanes par crainte d'une attaque terroriste. Cette déclaration avait déjà été condamnée par la Maison-Blanche qui l'a qualifiée de « cynique » et « destructeurs. Le président Obama a lui-même dénoncé la tentation de jouer sur les peurs et met en garde contre les stéréotypes « contre-productifs ». « Lorsque des politiques insultent les musulmans (...) cela ne nous rend pas plus en sécurité », lançait-il début janvier devant les deux chambres du Congrès. « C'est une trahison de ce que nous sommes en tant que pays. » La diplomatie américaine avait, pour sa part, souligné que les propos de Donald Trump étaient « du grain à moudre » pour la propagande des groupes islamiques armés.