Le processus de révision de la Constitution est à présent dans sa phase active. Le Parlement est entré dans le vif du sujet depuis hier après l'installation de la commission conjointe de ses deux chambres, chargée d'élaborer le règlement intérieur de la session, dont l'unique ordre du jour est le vote du projet de révision de la loi fondamentale. Tout se déroule donc pour faire de la séance du vote, qui interviendra dimanche prochain, une escale charnière dans le programme des réformes. Un moment politique intense dans la vie d'une nation que l'adoption des amendements constitutionnels, a fortiori quand ceux-ci font faire au pays un bond en avant dans l'ambition d'améliorer le système de gouvernance. Un programme qui fait de la démocratie participative un enjeu sociétal. Dans les dispositions relatives aux collectivités locales, un alinéa nouveau donne la mesure de cette ambition : l'Etat encourage la démocratie participative. Ceci constitue un générique à des lois organiques qui bouleverseront à terme, les habitudes de gestion à l'échelon local. En tant que démembrements locaux de l'Etat, les collectivités locales, en l'occurrence les communes, constitueront le réceptacle de la participation à l'exercice du pouvoir par la population, non seulement à travers ses représentants élus mais aussi directement en contrôlant l'action de ceux-ci. Le projet énonce, en effet, que l'assemblée élue constitue le cadre dans lequel s'exprime la volonté du peuple, s'exercent sa souveraineté et le contrôle de l'action des pouvoirs publics. L'article 16 dispose encore que l'assemblée élue représente l'assise de la décentralisation et le lieu de participation des citoyens à la gestion des affaires publiques. Participation citoyenne et décentralisation. C'est toute la dimension de la démocratie locale. Une reconfiguration des rapports entre les administrés et les représentations de l'Etat qui fera des associations de quartier et des comités de village des interlocuteurs de premier plan. Une interface pour prévenir les conflits et une digue contre les velléités d'abus d'autorité. C'est l'ensemble du processus de modernisation de l'administration entamé et dont les effets se mesurent aujourd'hui à une palpable débureaucratisation, qui est ainsi constitutionnellement conforté. En contact permanent avec la population, la commune a un rôle déterminant à jouer dans l'enracinement de la pratique démocratique et de la transparence dans la gestion des affaires publiques. La création de nouvelles wilayas déléguées et de wilayas dans les régions du sud et prochainement dans les hauts plateaux participe de cette architecture visant à rapprocher l'administration du citoyen. Et à mieux traiter ses préoccupations. De nouveaux mécanismes, qui devront codifier le cadre de l'association de la population à la gestion de la chose publique, verront le jour. Ils devront traduire dans les faits, la lettre et l'esprit de la nouvelle Constitution.