Les collectivit�s locales repr�sentent le d�membrement de l'�tat. Elles sont le cadre id�al de l'exercice de la d�mocratie locale et participative et le fer de lance de la politique de d�centralisation. Mais quand l'int�grit� dans la gestion des collectivit�s locales fait d�faut, cela donne lieu � la prolif�ration de la corruption dont sont �num�r�s ici les domaines et les secteurs les plus expos�s : les march�s publics, le foncier et l'immobilier, les infrastructures de base, etc. La gestion transparente des collectivit�s locales n�cessite l'implication des citoyens. Le syst�me d�mocratique s'exerce notamment � l'�chelle de la commune et garantit une bonne utilisation des ressources et une gestion transparente des biens publics. Ce cadre de base est le lieu id�al pour d�velopper des coalitions locales de lutte contre la corruption, coalitions qui regroupent la soci�t� civile, le secteur priv� et le secteur public. L'objectif premier de ces coalitions est de construire un syst�me local d'int�grit�. La d�mocratisation locale et la d�centralisation effective constituent des �l�ments constitutifs indissociables d�une gestion transparente des collectivit�s locales. Ces derni�res se situent dans un rapport de proximit� avec la population, connaissent en g�n�ral mieux ses besoins et sont plus � m�me d�y r�pondre. Elles sont dans une situation privil�gi�e pour mobiliser les communaut�s pour les actions de d�veloppement local et promouvoir leur participation � la gestion des affaires publiques. Le rapport de proximit� que doivent entretenir les citoyens avec les institutions locales est un atout d�cisif pour promouvoir la transparence et l�int�grit� de la gestion locale. Les b�n�fices que les collectivit�s locales peuvent tirer d�un tel type de gestion sont nombreux. En r�tablissant la confiance des investisseurs par une gestion d�mocratique, participative et int�gre, elles augmentent leurs capacit�s d�attirer les ressources n�cessaires au d�veloppement local. Susciter l'engagement des jeunes dans la vie publique Une gestion saine et d�mocratique des affaires publiques locales peut aussi permettre l��mergence de nouvelles �lites et susciter l�engagement des jeunes dans la vie publique. Le mouvement de d�mocratisation locale et la participation des citoyens � la vie publique locale constituent les bases essentielles d�un mode de gestion int�gre des collectivit�s locales. La d�centralisation comporte, cependant, un certain nombre de risques et il est important de consid�rer les secteurs o� les ph�nom�nes de corruption peuvent se d�velopper au sein des collectivit�s locales afin d��tablir de mani�re r�aliste les bases d�un syst�me de gestion efficace, int�gre et d�mocratique. Le ph�nom�ne d�urbanisation rapide et l��volution des besoins des populations urbaines qui en d�coule exigent un mode de gestion transparent et rigoureux. Au niveau rural, la p�nurie d�infrastructures et les besoins �normes des populations locales mettent en �vidence le r�le essentiel que doivent jouer le collectivit�s dans le d�veloppement rural. Il est largement reconnu qu�une gestion efficace des collectivit�s locale n�cessite de promouvoir la participation de la soci�t� civile et la transparence dans le processus de prise de d�cisions. Pour la plupart des citoyens, le contact avec l�administration locale repr�sente la toute premi�re exp�rience des services publics. La participation des citoyens au syst�me d�mocratique se fait de plus en plus � l��chelle de la commune. Adopter une approche participative pour lutter contre la corruption Un citoyen faisant usage de son droit de vote lors des �lections municipales est th�oriquement en mesure d�exercer une influence sur la gestion de la communaut�. Les d�cisions et les prestations de services en mati�re de planification urbaine, d�entretien du r�seau routier, de construction d��coles et d�autres services publics sont souvent du ressort de l�administration locale. Cette derni�re est beaucoup plus proche des r�alit�s quotidiennes des citoyens que le gouvernement, car ses d�cisions ont un impact direct sur les domaines de la sant�, du logement, de l��ducation, du traitement des ordures m�nag�res, de l�assainissement et de l�environnement. Les experts recommandent aussi d�adopter une approche participative pour lutter efficacement contre la corruption et s��loignent progressivement des d�marches de r�formes plus traditionnelles, qui avaient tendance � imposer le changement du haut vers le bas. Cette prise de conscience grandissante de l�efficacit� des d�marches participatives tend � faire des collectivit�s locales un domaine de pr�dilection de la lutte contre la corruption. Les populations locales sont les premi�res touch�es par les cons�quences d�vastatrices de la corruption et sont, de ce fait, motiv�es et mobilisables pour constituer des coalitions r�unies autour d�un objectif commun. Promouvoir la formation de coalitions Une gestion transparente, saine et efficace des collectivit�s locales est essentielle pour am�liorer les conditions de vie des populations et consolider leur confiance vis-�-vis de leurs �lus. La lutte contre la corruption s�av�re � ce titre indispensable pour promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques locales. L�offre d�un grand nombre de services au niveau des collectivit�s locales n�cessite une coop�ration �troite avec le secteur priv�. Cette interaction entre les secteurs public et priv� comporte le risque de voir les int�r�ts de ce dernier interf�rer sur les consid�rations d�int�r�t g�n�ral et avoir des r�percussions n�gatives sur le processus de prise de d�cisions. La meilleure strat�gie pour contenir la corruption consiste � promouvoir la formation de coalitions avec les repr�sentants des diff�rents secteurs de la soci�t� (secteur priv�, public et soci�t� civile) sur la base de partenariats d�velopp�s dans le cadre d�actions concr�tes contre la corruption. La formation de partenariats et la mobilisation des citoyens n�cessitent l�engagement et la volont� des �lus et responsables des collectivit�s locales pour promouvoir une gestion d�mocratique des affaires locales. Cette d�marche pr�suppose l�adoption d�un certain nombre de principes comme base du fonctionnement de la collectivit� locale : la transparence dans le domaine de l�attribution des march�s publics ; le respect d�une concurrence loyale ; le libre acc�s � l�information, aux crit�res et m�canismes de prise de d�cision ; la transparence dans le recrutement des employ�s et la participation de la soci�t� civile qui joue un r�le actif � tous les niveaux. Depuis quelques ann�es, dans plusieurs r�gions d'Alg�rie, des milliers de citoyens s'impliquent de mille mani�res dans la gestion des affaires de leur commune : ces diverses exp�riences commencent � donner des r�sultats, et de plus en plus d'�lus sont mis sous surveillance de la soci�t� civile attach�e � la lutte contre la corruption.