Pour l'instant, aucune région agricole n'est dans une situation de sécheresse. C'est ce qu'a affirmé le directeur du développement agricole dans les zones arides et semi-arides au ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Mohamed Kessira. Selon lui, les agriculteurs n'ont pas à s'inquiéter. « Nous ne sommes pas dans cette situation mais nous sommes plutôt dans la normale saisonnière eu égard aux précipitations du mois de janvier et le climat qui se stabilise ainsi qu'avec les pluies attendues pour le mois d'avril », a-t-il soutenu, ajoutant que sur le plan de la végétation, il y a une régénération du couvert végétal avec un sol encore humide. Le même responsable soutient que « nous ne sommes pas dans une situation de sécheresse agricole ». « Le déficit en termes de pluviosité ne veut pas dire que nous sommes dans une situation de sécheresse. La sécheresse peut être déclarée seulement dans le cas où nous avons déjà subi au préalable un épisode qui n'était pas pluvieux avec des prévisions négatives. Quand ce phénomène est observé, il revient au wali de se prononcer sur la question après avoir saisi la commission installée au niveau de chaque wilaya et sur avis de l'office national de météorologie », a-t-il expliqué. Dans le même sens, le conseiller auprès du même ministère, Chérif Omari, a fait observer sue la situation de sécheresse agricole est déterminée selon l'humidité du sol. « Si le sol n'est pas sec, la semence aura le temps de germer. Et pour l'instant il n'y pas ce genre de soucis dans les zones de production céréalières notamment à l'Est et au Centre », a-t-il souligné. Contrairement aux cultures maraîchères qui ne risquent pas d'être affectées par cette situation pour la simple raison qu'elles sont soumises au système d'irrigation, les grandes cultures, comme le blé, sont les plus sensibles au manque d'eau. « Il faut attendre la fin du mois de mars et le début d'avril pour se prononcer », a-t-il indiqué, soulignant que concernant les céréales, l'intervention doit être rapide vu la vulnérabilité des racines qui se dessèchent. Comment compte procéder le département de Sid-Ahmed Ferroukhi pour parer à cette situation ? D'après Omari, le ministère agit par anticipation en prenant toutes les dispositions nécessaires en début de campagne agricole de telle manière à assurer un approvisionnement régulier du marché. « Nous sommes en train de veiller pour assurer l'approvisionnement de l'orge pour l'élevage dans la steppe et dans le sud. Quand la végétation se fait rare, la demande en orge va augmenter, demande qui est aussi prise en charge », a-t-il indiqué. Au plan technique, comme dans toute catastrophe, un dispositif s'enclenche automatiquement, a indiqué pour sa part Kessira. « Un plan d'action est mis en œuvre directement pour libérer l'irrigation. Les agriculteurs auront droit d'accéder aux différentes sources pour irriguer leurs champs. Il faut savoir que l'exploitation des plans d'eau est soumise à autorisation », a-t-il tenu à préciser. Toutefois, il reconnaît que pour les grandes cultures, le système d'irrigation reste à développer. Actuellement, 490.000 hectares de céréales sont en irrigués. « Notre objectif est d'arriver d'ici à l'horizon 2019 à 600.000 hectares », a-t-il indiqué. Selon Omari, toute une politique est engagée justement dans ce sens pour permettre au système d'irrigation d'appoint de se développer. « Pour ce faire, il est primordial d'introduire de nouveaux équipements et assurer surtout la formation des agriculteurs », a-t-il souligné.