Bienfaits n «L'utilisation des eaux épurées constitue une opportunité pour le secteur agricole et participe à la recharge des nappes souterraines et des barrages ». L'explication est du directeur du développement agricole des zones arides et semi arides (DDAZASA) au sein du ministère de l'Agriculture, Noureddine Redjel. «Nous avons un programme qui devrait couvrir une superficie de 1 800 000 millions d'hectares à l'horizon 2025», fait-il savoir. Au passage, il signale qu'actuellement 55 000 ha sont irrigués par des eaux usées non traitées. Ce qui constitue une entorse flagrante à la réglementation puisque cette pratique est formellement interdite par la loi. «Il y aura beaucoup de contraintes à l'horizon 2025 en matière d'utilisation de l'eau conventionnelle avec l'aridité et les changements climatiques. Nous devons nous mobiliser pour investir dans le créneau des eaux», préconise M. Redjel. Selon ce responsable, le volume épuré actuellement s'élève à 75 millions de m3. Cette quantité est réutilisée dans l'irrigation à titre expérimental et référentiel dans 4 zones pilotes : Sétif, Souk Ahras, Mila et Boumerdès. L'expérience prend en compte les contraintes de l'agriculteur et l'eau est cédée gratuitement. Notre interlocuteur estime qu'il faut attendre qu'il y ait une meilleure adaptation et plus d'engouement pour créer un marché. Le responsable fait part du vœu de son département de mieux coopérer avec celui des Ressources en eau «pour couvrir les zones rurales à faible rejet», estimant que cette eau est «une aubaine pour le secteur» et qu'elle «devrait être utilisée là où elle est disponible». «Certaines stations sont destinées à protéger les plages de la pollution, mais il est préférable qu'elles soient affectées à l'agriculture pour assurer la sécurité alimentaire, l'embellissement de l'environnement, la récupération des sols nus et la création de postes d'emploi», suggère-t-il. Le sous-directeur de l'irrigation au même département, Mohammed Kessira, relève, cependant, quelques contraintes, à commencer par «le handicap culturel et sociologique dans le domaine de la réutilisation des eaux usées épurées». Par ailleurs, les stations d'épuration ne sont pas toujours implantées dans les zones où l'eau doit être utilisée d'où la nécessité de construire des stations de pompage pour permettre le transfert de l'eau usée traitée vers les zones à irriguer notamment dans le littoral et les grandes agglomérations. Une contrainte qui a été soulevée, selon le responsable, avec les services du ministère des Ressources en eau. Enfin, selon des spécialistes, les cultures les plus adaptées à être irriguées avec de l'eau épurée sont l'arboriculture, les céréales, les betteraves, les oléagineux et les pâturages. Elle est également indiquée pour l'arrosage des espaces verts par aspersion qui se termine par une désinfection.