« La Grande-Bretagne restera dans l'Union européenne et sera un membre constructif et actif de l'Union », a-t-il Jean-Claude Juncker. A deux jours d'un sommet européen crucial sur le « Brexit », les négociations se sont intensifiées entre les 28 pour tenter de trouver un compromis. Il « reste encore du travail », en particulier sur la « gouvernance économique », a-t-on indiqué dans l'entourage du président François Hollande, à l'issue des discussions avec le Premier ministre, David Cameron, en visite surprise à Paris. Dans l'agenda de Cameron, figure également une rencontre à Bruxelles avec le président du Parlement européen, Martin Schulz, et les chefs des groupes parlementaires socialiste et conservateur. De son côté, le président de l'Union européenne (UE), Donald Tusk, mettant en garde contre « un risque d'éclatement des 28 », fait un forcing pour parer au péril du Brexit. Il se rendra à Athènes, à Prague et à Berlin, pour conforter les chances du « pré-accord » européen présenté comme une base solide du processus reconnu « très fragile ». Car, pour lui, l'UE, dont « l'avenir est en jeu », est arrivée à un « moment crucial » fondamentalement lié au référendum britannique attendu cet été et l'issue des négociations au cœur du sommet de Bruxelles de demain et vendredi. Les divergences persistent entre Londres, évoquant des « progrès », et Paris, encore réticente sur les exigences britanniques portant sur l'immigration (limitation pendant quatre ans des aides sociales pour les ressortissants de l'UE travaillant au Royaume-Uni). La souveraineté politique mise en place, d'un système de « carton rouge », permettrait aux parlements nationaux des Etats membres — à condition de recueillir 55% des votes — de stopper des projets législatifs de la Commission européenne, la bureaucratie (moins de paperasse pour garantie la compétitivité des entreprises) et l'économie. Un niet catégorique a été opposé à toute modification des traités européens qui fonde, aux yeux du président français François Hollande, « les engagements européens ». Des objections ont été également émises par Paris aux garanties promises par les 9 pays hors de la zone euro, dont la protection de leurs intérêts est jugée « essentielle » par la Grande-Bretagne. L'euro pessimisme plante le décor en déprime. « Rien n'est réglé tant que tout n'est pas réglé, c'est ouvert, tout est sur la table en ce moment », a asséné le ministre des Affairées étrangères britannique, Philip Hammond, assurant que les négociations se poursuivraient jusqu'à la dernière minute. Des chances d'un accord au sommet européen de ce week end ? « Il est trop tôt pour le dire », a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Tout dépendra effectivement du canevas des propositions examinées par les dirigeants européens. « Nous verrons si oui ou non elles sont considérées comme équitables pour la Grande-Bretagne et équitables pour les autres Etats membres », a lancé Juncker. La balle est dans le camp des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE qui devront décider du sort de l'Union européenne.