405,769 ha du domaine forestier de la wilaya de Tipasa sont partis en fumée durant l'année 2015. Cette importante surface a été dévastée par 134 foyers d'incendie, qui sont venus à bout notamment de 294,129 ha de forêt et 84,72 de maquis. Ce sont les statistiques rendues publiques par la Conservation des forêts de la wilaya. En détail, Mokrani Amel, conservateur divisionnaire au niveau de la conservation en question, fera savoir qu'à l'instar des années précédentes, « c'est la partie ouest de la wilaya qui est la plus touchée par les feux de forêt. Ceci s'explique par l'importance du patrimoine forestier ainsi que la nature des espèces forestières existantes (plus de 57% de pin d'Alep), une espèce connue pour son inflammabilité et sa sensibilité aux départs des feux », explique-t-elle. Ainsi 385,54 ha, soit plus de 90% de la surface calcinée en 2015, sont situés dans les daïras de Cherchell, Aidi Amar, Gouraya et Damous. « Rien que pour Cherchell, nous avons perdu une surface forestière de 198,494 ha. Des pertes causées par 36 incendies », fait remarquer la même responsable. Selon elle, le premier mois de l'été n'a pas connu d'épisodes importants de feu. « Ceci est dû à la présence d'un taux d'humidité encore élevé dans le sol et dans le couvert végétal », souligne-t-elle. Et d'ajouter : « Néanmoins, une superficie de 49.67 ha est partie en fumée dans les daïras de Cherchell, Gouraya et Sidi Amar, détruite par 14 feux. » « Cela étant dit, poursuit-elle, l'activité des incendies a été très intense durant le mois d'août où on a recensé 194.42ha de superficie parcourue par le feu avec un nombre de 57 foyers d'incendie. Soit presque l'équivalent de la moitié de la superficie totale décimée au cours de toute la campagne des incendies. » Il ressort aussi du bilan en question que les départs de feu à travers le domaine forestier de la wilaya ont diverses origines. Outre l'origine naturelle, à savoir la canicule estivale, Mokrani Amel énumère des exemples de causes anthropiques, dont l'affluence importante que connaissent les daïras du littoral durant la saison estivale. Ce qui augmente par implication le risque de survenance des feux de forêt, soit par inadvertance, par malveillance ou bien par manque de civisme, mais également par la fréquentation des riverains des forêts périurbaines, où on enregistre aussi des défrichements dans le but d'ériger des habitations. « En plus, l'indisponibilité des surfaces agricoles dans les zones rurales incite les populations à entreprendre des extensions par des défrichements illicites », observe-t-elle.