Le président somalien, Hassan Cheikh Mahamoud, devait participer hier à Djibouti au premier sommet des pays contributeurs de la Mission de maintien de paix de l'Union africaine en Somalie (Amisom), au moment où l'attaque sanglante lancée par les shebab, vendredi dernier au soir à Mogadiscio (14 morts), a traduit la persistance du défi terroriste et la nécessité d'une stratégie commune pour combattre le fléau qui menace la paix et la stabilité en Afrique. Dans une déclaration à la presse, faite à l'issue de sa rencontre avec son homologue djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh, le président somalien a indiqué que le premier sommet de l'Amisom devrait servir de « plateforme d'échanges entre les principaux dirigeants de pays contributeurs de troupes en Somalie ». Il est ainsi jugé impératif d'enclencher « un processus de renforcement de l'action de l'Amisom sur le terrain » pour apporter les solutions adéquates aux faiblesses enregistrées dans l'organisation et la coordination des efforts. « Ce sommet, dira le président somalien, va également permettre aux participants d'évoquer un certain nombre de sujets axés entre autres sur les difficultés que rencontrent sur le terrain les forces de l'Amisom, ainsi que les voies et moyens de jeter les bases de nouvelles stratégies en vue d'atteindre les objectifs de stabilisation et de sécurisation de la Somalie. » La Mission de maintien de la paix de l'Union africaine, présente en 2016 avec un contingent de 22.000 hommes (6.000 d'Ouganda, 5.400 du Burundi, 4.400 d'Ethiopie, 3.600 du Kenya, 2.000 de Djibouti) a été conçue par le Conseil pour la paix et la sécurité (SPS), le 19 janvier 2007, pour prêter main forte au gouvernement de transition dans son combat contre le mouvement terroriste des shebab. Elle dispose d'un mandat de 6 mois renouvelable et dûment autorisée par le Conseil de sécurité de l'ONU préconisant le soutien aux autorités de transition, la mise en œuvre d'une stratégie de sécurité nationale, la formation des forces somaliennes et l'acheminement de l'aide humanitaire. Des gains stratégiques ont été obtenus, permettant la reconquête de certaines villes importantes, notamment la base principale des shebab à Jowhar et la route reliant Mogadiscio à Baidoa. Cette avancée est compromise par la faiblesse des capacités opérationnelles et financières qui imposent le choix de la consolidation des acquis plutôt que l'éradication de la menace terroriste des shebab certes globalement affaiblis, néanmoins maîtres de certaines zones et frappant à plusieurs reprises la capitale Mogadiscio touchée, depuis 2013, par une opération de stabilisation », impliquant les renseignements et les forces de sécurité (NISA) et l'Amisom. Le soutien logistique, portant sur la dotation en hélicoptères et blindés de transport des troupes, se fait lourdement sentir. La rencontre de Djibouti en exprime la plus haute exigence