Les participants au colloque international sur la confection d'un dictionnaire monolingue en tamazight tenu à Bejaïa, ont recommandé la confection d'un « trésor de langue amazighe, réunissant tout le vocabulaire des parlers amazighs et ce, à travers des enquêtes linguistiques ». « Ce trésor servira de réservoir à la confection des dictionnaires : dialectaux, inter-dialectaux et d'amazigh commun », soulignera Si El Hachemi Assad, secrétaire général du Haut-Commissariat à l'amazighité, initiateur de l'événement au terme des travaux achevés lundi dernier au soir. Le colloque, clôturé par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a retenu, par ailleurs, d'autres recommandations, allant dans le même sens, notamment la nécessaire confection de terminologies scientifiques et techniques communes à tous les dialectes et dans différents domaines dans la perspective d'une évolution convergente d'une part et d'autre part la réalisation d'un lexique fondamental destiné à l'usage scolaire suivi d'un glossaire arabe-amazigh pour les apprenants arabophones. Au plan méthodologique, le colloque qui a réuni une pléiade d'experts nationaux et étrangers, venus notamment de France, Maroc, Suisse et Etats-Unis, a plaidé en faveur « d'un travail de lexicologie qui doit être accompagné d'un travail intense d'aménagement linguistique en priorisant pour cette tâche la formation de termes génériques ». Les participants ont, à ce propos, mis en évidence la nécessité impérative de rendre ces termes accessibles au grand public, prônant pour ce faire, l'emprunt inter-dialectal et la création lexical par extension de sens. Intervenant à la séance de clôture, Azzedine Mihoubi, qui a salué la tenue de ce colloque, jugé d'un haut niveau, a tenu à rassurer sur la disponibilité de l'Etat à « mettre tout en œuvre pour le développement et la promotion de cette langue », estimant que sa « deuxième naissance va débuter avec la mise en place des centres de recherche qui lui seront dédiés, notamment le centre national de recherche en langue et culture amazighs, dont la mise en service est prévu en septembre prochain à Bejaïa, et l'installation de l'académie amazigh, tel que stipulé par la Constitution ». « La confection de dictionnaires et de glossaires en tamazight est déjà un soubassement fondamental pour la promotion de cette langue », a souligné le ministre, qui n'a pas manqué de mettre en relief tout le travail consenti jusque-là, dans la sphère culturelle, notamment en termes de mise en place de divers festivals (chant, théâtre, cinéma, peinture), d'édition ou de traduction, qu'il y a de renforcer pour permettre à tamazight de se généraliser et de rayonner.