L'émissaire du président américain pour le Proche- Orient qui a eu des entretiens à El Qods, avec Shimon Peres, Avigdor Lieberman, Ehud Barak, rencontrera aujourd'hui Benyamin Netanyahu qui était dimanche au Caire pour rencontrer Hosni Moubarak. Il se rendra ensuite à Ramallah, en Cisjordanie, pour des entretiens avec Mahmoud Abbas. Objectifs assignés à cette énième mission : obtenir des premiers un gel des constructions de colonies et des seconds un accord pour un retour à la table des négociations « d'ici la fin du mois ». Mission quasi impossible. « Il n'y aura pas d'arrêt complet des constructions mais une diminution effective des constructions pendant une période limitée, car il n'y a pas d'accord avec les Américains sur la durée », affirme Netanyahu à la commission des Affaires étrangères et de la Défense, avant de se rendre à son rendez-vous avec M. Mitchell pour aplanir les « divergences » sur les conditions de reprise des pourparlers avec les… Palestiniens. Précision du Premier ministre israélien qui fait de la reconnaissance par les Palestiniens et les Arabes, du caractère juif de l'Etat d'Israël une condition de base du règlement du conflit : « El Qods n'est pas une implantation, et la construction s'y poursuivra normalement ». Des propos qui tranchent radicalement avec ceux qu'il tient pour la presse internationale : « Il y a des progrès sur quelques points et certaines choses sur lesquelles nous devons encore progresser. J'espère que nous parviendrons à réduire les écarts, voire combler les vides de façon à être en mesure d'avancer dans le processus diplomatique », dit-il, pressant ses amis à Washington de redoubler d'efforts pour persuader les dirigeants des pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël, faire pression sur Hamas pour qu'il libère, en contrepartie de quelques prisonniers, le soldat Gilad Shalit, qu'il retient en otage depuis 2006 à Ghaza et « pousser » Mahmoud Abbas, qui a exclu de reprendre les pourparlers de paix avec Israël, si l'Etat juif ne s'engage pas à geler les colonies comme le prévoit la « feuille de route » de 2003, à accepter un rendez-vous à trois à New-York autour du 23 septembre, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. « Ce n'est pas nous qui plaçons les obstacles contre le lancement d'un processus diplomatique », affirme Netanyahu qui a annoncé la poursuite de la construction de 2500 logements destinés aux Israéliens de Cisjordanie. «Il n'y aura pas de compromis sur les colonies. Abbas dira à M. Mitchell ce qu'il lui a dit à leur dernière rencontre : Israël doit arrêter toutes les activités de peuplement, y compris la croissance naturelle», prévient le négociateur Saëb Erekat qui semble oublier de demander « un arrêt de la judaïsation d'El Qods-arabe, un allègement des barrages en Cisjordanie et une levée du blocus contre Ghaza ». Tout comme ceux qui lient une normalisation à un simple gel des colonies et qui semblent avoir eux aussi oublier l'offre de paix arabe avec son respect des frontières d'avant juin 67. Selon la presse américaine, les discussions de l'envoyé spécial américain avec le président de l'Autorité palestinienne porteraient sur le plan de Salam Fayyad pour l'établissement d'un Etat palestinien. Prévu par George W. Bush avant fin 2005, il le sera selon ce plan d'ici deux ans ! Haaretz, un quotidien israélien, croit savoir qu'Israéliens et Palestiniens pourraient entamer leurs négociations sur cette « idée d'Etat » en octobre prochain.