Le terrorisme sévit en Irak. Les groupes ayant conquis certaines villes de ce pays ont violemment réagi aux opérations que mènent les forces militaires irakiennes et les unités de mobilisation populaire à leur encontre pour libérer Mossoul, aux mains des groupes terroristes depuis 2014. Vendredi dernier, au moins 30 personnes ont été tuées et 65 autres blessées dans un attentat suicide, après un match de football dans un village au sud de la capitale irakienne. Un kamikaze s'est fait exploser dans la foule. Tout en revendiquant l'attentat, l'organisation terroriste Daech a affirmé que l'explosion avait fait plus de 60 morts et plus de 100 blessés. Il s'agit du deuxième attentat depuis le début de ce mois, portant le nombre de victimes à plus d'une centaine. Cette spirale de violence est à l'origine de la décision du Pentagone de revoir à la hausse ses effectifs militaires déployés en Irak. Cette option fera l'objet de concertations que compte engager le département de la défense américaine avec le président Obama. « Cette proposition vise à apporter un soutien pour les opérations menées au sol en Irak contre Daech », a avancé le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Joseph Dunfor, expliquant que cette proposition, émanant du Pentagone qui vise l'intensification de la lutte contre Daech, n'a pas été encore validée. Les Etats-Unis, qui bombardent depuis 18 mois les positions de Daech en Irak ont, rappelons-le, déployé 4.000 soldats sur le terrain. Des responsables militaires américains ont fait état de l'élimination cette semaine de plusieurs membres clés de cette organisation. Cette opération affecte la capacité de progression de ce groupe dans d'autres régions irakiennes ou en Syrie. L'impact se fait déjà sentir sur le terrain, à travers la sécurisation par l'armée irakienne de plusieurs villages de Mossoul qui a réussi à désamorcer des bombes et des objets piégés. L'armée irakienne et les forces paramilitaires ont repris le contrôle de quatre localités de cette ville lors d'une opération menée jeudi dernier contre les fiefs des terroristes. Elle considère cette avancée comme première phase d'une offensive pour reprendre la province de Ninive (nord) et sa capitale. Les responsables militaires irakiens reconnaissent que la libération de Mossoul est un véritable défi à relever. Elle sera certes difficile étant donné l'emprise des groupes terroristes sur cette ville, mais pas impossible. Enfin, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, est arrivé, hier, à Baghdad, pour s'entretenir avec de hauts responsables sur les moyens d'aider l'Irak, pays ravagé par la guerre, a annoncé l'institution internationale. M. Ban, dont la dernière visite dans la capitale irakienne remonte à un an, voyage en compagnie du directeur de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et du président de la Banque islamique de développement, Ahmad al-Madani. La baisse des cours du pétrole a eu un effet dévastateur sur l'économie irakienne, déjà affectée par le coût de la lutte contre le groupe terroriste.