Dès leur entrée à Palmyre, qu'il ont reprise à Daech, les unités d'ingénierie de l'armée désamorçaient des dizaines de bombes et de mines à l'intérieur de la cité antique. « L'armée a réussi sa mission à Palmyre où elle rétabli la sécurité », a indiqué le commandement militaire dans un communiqué. « Palmyre sera la base à partir de laquelle s'étendront les opérations militaires contre le groupe terroriste sur plusieurs axes, notamment Deir Ezzor (est) et Raqa (nord) », a poursuivi le commandement militaire, en soulignant l'intention de l'armée de « mettre fin à l'existence des terroristes » dans ces deux régions. Après la reconquête de Palmyre, l'armée syrienne et ses alliés, -qui ont lancé le 7 mars l'offensive pour reprendre la cité antique -, comptent, dans un premier temps, déloger Daech de la localité d'Al-Alianiyé, située à 60 km plus au sud, pour reprendre le contrôle du désert syrien et avancer vers la frontière avec l'Irak. La bataille de Palmyre a coûté la vie à 188 militaires syriens et 400 terroristes, « le bilan le plus lourd pour Daech dans une seule bataille depuis son émergence » dans le conflit syrien en 2013, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Pour sa part, l'aviation russe a indiqué avoir effectué 40 sorties militaires à Palmyre en une journée et a éliminé plus de 100 terroristes, a rapporté l'agence de presse russe « Sputnik ». Les combattants de Daech ont reçu l'ordre de se retirer de Palmyre de la part de leur commandement à Raqa (nord) », capitale de facto du groupe en Syrie, a déclaré Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Mais il reste « une poignée » de combattants qui « refusent de quitter la ville et veulent continuer le combat », a-t-il ajouté. D'après une source militaire, les terroristes « se sont repliés vers Sokhné (à l'est de Palmyre), Raqa et Deir Ezzor », leurs fiefs dans le nord et l'est du pays. L'aéroport militaire au sud-est de la ville a été aussi repris par l'armée, a-t-elle ajouté, mais l'OSDH affirmait, hier, que des combats y avaient toujours lieu. La quasi-totalité des habitants, eux, avaient fui la cité devant la violence des combats. Il s'agit de la victoire la plus importante du régime face à Daech depuis l'intervention fin septembre 2015 dans le conflit de la Russie. En revanche, la perte de Palmyre est la deuxième grande défaite du groupe terroriste en Syrie après celle enregistrée en janvier 2015 à Kobané, la ville kurde du Nord, d'où les terroristes avaient été chassés par les forces kurdes appuyées par l'aviation de la coalition menée par Washington. Daech subit aussi des pertes en Irak où une grande offensive de l'armée est en cours pour la reprise de Mossoul. Ce groupe est responsable d'atrocités dans les régions sous son contrôle et de vastes destructions du patrimoine. Il a amputé Palmyre de ses plus beaux temples, ceux de Bêl et Baalshamin, détruits à coups d'explosifs. Daech a aussi réduit en poussière des tours funéraires et le célèbre Arc de triomphe, symbole de l'essor de cette ville vieille de plus de 2.000 ans.