L'étude montre que l'Afrique est la deuxième destination mondiale des FDI avec une progression de 136% comparée à l'année précédente. Elle confirme également les progrès considérables réalisés par les économies africaines et souligne les challenges à relever pour continuer à attirer les investissements étrangers, toujours plus exigeants en matière de transparence et de climat des affaires. Cette étude confirme également la perception positive des investisseurs dans la destination Afrique. Ce sont là les résultats communiqués, hier, lors d'une conférence organisée à Alger par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care), animée conjointement par Noureddine Hajji, le directeur général d'EY Tunisie (et membre fondateur du cabinet AMC), et Ahmed Later, directeur associé au bureau EY d'Alger et en charge des activités de conseil aux entreprises algériennes. Les investissements en Afrique pour l'année 2014 sont de 19% avec 1,4% d'investissements directs étrangers (IDE). L'Algérie est carrément absente de cette dynamique d'investissements étrangers alors que l'Egypte et le Maroc se sont nettement propulsés en matière de destination des IDE. Pis, l'Algérie et la Tunisie ont connu une diminution respectivement de 19% et 42%. Globalement, les investissements en Afrique ont atteint 128 milliards de dollars en 2014 et 188.000 emplois ont été créés. « Le continent africain est la deuxième grande destination en matière d'investissement avec 17% des parts », a indiqué Noureddine Hajji. L'étude a révélé une résurrection de l'Afrique du Nord avec 165 projets en 2014, soit une augmentation de 22% par rapport à 2015. « L'incertitude politique s'est éclipsée après les évènements de septembre 2011 », ce qui a favorisé les investissements, d'après Hajji qui souligne l'augmentation des flux d'investissements et de la valeur des IDE qui est de 51%. Néanmoins, en termes de croissance économique, l'Afrique a connu une chute estimée à 8,4% contre 3% pour le reste du monde. Elle se situe au niveau le plus bas en raison de la baisse du prix du pétrole. Les conséquences de cette baisse ont été drastiques. « Malgré cette baisse, le flux des IDE a augmenté de 42% », a affirmé Noureddine Hajji, ajoutant que « les perspectives restent intéressantes pour les pays d'Afrique, et ce, pour plusieurs raisons, dont l'augmentation de la consommation, les chantiers d'investissement dans les secteurs des infrastructures, de la santé, de l'immobilier, du tourisme, de la construction et de l'éducation ». Le conférencier a également mis en évidence la montée fulgurante des investissements interafricains et le regain d'intérêt des investisseurs traditionnels classés dans l'ordre : les USA, l'Afrique du Sud, la Grande-Bretagne, les Emirats arabes unis, la France, l'Allemagne, la Chine et l'Inde. « Les Emirats arabes unis sont les premiers en termes de valeur et de création d'emplois », a précisé Hajji. Selon une étude réalisée entre février et mars 2015, les deux tiers pensent que l'Afrique est la meilleure destination au monde (pour ceux qui y opèrent déjà) et les quatre cinquième estiment que cette attractivité va s'améliorer dans les trois prochaines années (pour les sceptiques qui regardent de loin). Parmi les obstacles majeurs de l'investissement étranger en Afrique, il y a l'instabilité de l'environnement politique, de l'environnement des affaires et du cadre réglementaire. D'où l'incapacité de faire des prévisions. Ajouter à cela, la corruption, le travail informel, la bureaucratie, la difficulté à trouver des compétences, l'insécurité... En revanche, le potentiel de l'Afrique reste intact mais des réformes structurelles doivent être impérativement entreprises afin de pouvoir se projeter dans une croissance économique prometteuse.