L'Algérie ne figure pas dans le classement des dix pays africains les plus attractifs en termes d'IDE. En dépit des efforts consentis par son gouvernement pour améliorer le climat des affaires, à travers un processus de réformes enclenché il y a quelques années, l'Algérie n'attire plus les investisseurs d'outre-mer. L'environnement politique et économique favorable et la santé financière convenable qui envie même les puissances mondiales, n'ont pas suffi pour que le pays puisse bénéficier des bienfaits des investissements directs étrangers (IDE). Preuve en est, l'Algérie ne figure pas dans le classement des dix pays africains les plus attractifs en termes d'IDE. C'est le résultat d'une étude publié récemment par FDI, la revue spécialisée du Financial Times qui classe les nations selon le nombre et la valeur des IDE qu'elles captivent. L'Algérie avait pourtant une place parmi les dix premiers pays d'accueil africains des IDE en 2010. Elle était classée dans le top 10 des pays du sud de la Méditerranée qui ont attiré en 2011 des IDE d'un montant de 38,94 milliards dollars. Aujourd'hui, force est de constater que l'Algérie enregistre un net recul malgré une situation des plus avantageuses en matière de stabilité politique et financière. Un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) rendu public le 26 juin dernier révèle qu'en 2012, l'Algérie n'a pas échappé à la tendance baissière mondiale des flux des IDE. Elle n'a capté que près de 1,5 milliard de dollars seulement, affirmait un responsable de cet organisme, qui estimait toutefois que les perspectives devraient être bonnes pour l'Algérie dans un contexte de reprise difficile, annoncé pour 2014. Ainsi, l'Algérie se classe à la 17e place sur les 54 pays du continent africain quant au montant des IDE. Et dans le monde arabe, elle occupe la 13e position sur les 21 pays de cette région. Le fait que les IDE soient largement concentrés dans le secteur des hydrocarbures constitue l'autre problématique à laquelle est confronté le pays. Le montant des IDE engagés en Algérie a chuté, faut-il le souligner, durant les cinq dernières années. Il est passé de 2,76 milliards de dollars en 2009 à 2,29 milliards de dollars en 2010, à 2 milliards de dollars en 2011 pour s'établir à 1,5 milliard de dollars en 2012. Ce recul dans l'investissement étranger en Algérie s'explique, selon certains analystes, par l'introduction de la règle de 49/51 depuis 2010 qui limite à 49% la participation d'un investisseur étranger dans une entreprise locale. À cela s'ajoute l'obligation pour les soumissionnaires étrangers, pour les contrats publics, à trouver des partenaires locaux. La palme revient au Maroc Pour les mêmes spécialistes, les nouvelles dispositions en question auraient aggravé le climat des affaires en Algérie. "Les autorités algériennes disent qu'il y a eu baisse des flux des IDE, mais nous ne sommes pas sûrs que ces statistiques reflètent la réalité", a commenté Kalman Kalotay, expert à la Cnuced, ajoutant toutefois que l'Algérie se trouve dans un "endroit idéal" pour attirer les investisseurs étrangers, qui "sont intéressés par découvrir l'Afrique", a-t-il précisé. Pour l'année 2013, les prévisions de la Cnuced relèvent que les flux des IDE devraient rester proches du niveau enregistré en 2012 à hauteur de 1 450 milliards de dollars. En revanche, les IDE pourraient augmenter lentement jusqu'à atteindre 1 600 milliards de dollars en 2014 et à 1 800 milliards de dollars en 2015, selon l'instance onusienne. La baisse des IDE est à signaler aussi chez le voisin tunisien. La Tunisie a vu la valeur de ses IDE baisser de 1,3% durant le 1er semestre 2013 par rapport à la même période de 2012, selon les données de l'Agence de promotion de l'investissement extérieur en Tunisie (Fipa). Le pays a engrangé durant cette période un flux d'investissements de 939 millions de dinars dont 115,8 millions d'investissements de portefeuilles. "Les IDE avaient augmenté de 21,1% par rapport à 2011, l'année qui a suivi la révolution", indique la Fipa. La raison principale de ce recul a trait aux troubles qui secouent ce pays. Ce n'est pas le cas de l'autre voisin, le Maroc. L'étude de la FDI, intitulée "African countries of the future 2013/2014", précise que le Maroc a bénéficié de 8,3% des IDE consacrés à l'Afrique en 2012. Ce qui lui permet de dépasser l'Egypte, victime de sa situation politique et sécuritaire défavorable. Les performances concrétisées par le royaume lui confèrent aussi le rang de deuxième pays africain à attirer les IDE, derrière l'Afrique du Sud, le plus attractif. Ce pays arrache encore la quatrième place du point de vue de l'environnement favorable aux affaires, derrière l'Afrique du Sud, l'Egypte et l'île Maurice. B. K. Nom Adresse email