« La stabilité de l'école est un acquis non négligeable », a affirmé, hier, Nouria Benghebrit, ministre de l'Education nationale devant la commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique à l'Assemblée populaire nationale. Elle a saisi l'opportunité pour défendre ses réalisations et répondre par là même « à tous ceux qui critiquent l'école algérienne ». « Je vous informe que je n'envisage aucunement de vous faire revenir à la période post-independance, marquée par un taux d'analphabétisme de l'ordre de 80%. Souvenez-vous de la situation de notre école durant la décennie noire. La période durant laquelle seule l'école a gardé ses portes ouvertes. J'ai été installée en mai 2014 à la tête d'un secteur marqué par une instabilité chronique. Les revendications socioprofessionnelles ont pris le dessus sur les questions d'ordre pédagogique », rappelle-t-elle aux membre de la commission de l'APN, tout en affirmant que l'introduction des correctifs nécessaires « n'a pas été chose aisée » surtout que l'enjeu était de consacrer la qualité de l'enseignement et de lutter contre la déperdition scolaire. La ministre de l'Education nationale a indiqué que son ministère « ne réforme pas la réforme ». « Cela est complètement faux. Nous sommes en train d'appliquer des modes d'adaptation en se référant aux principes de l'impartialité, de la qualité et du patriotisme », souligne-t-elle en tenant à préciser que les réformes engagées depuis 2003 connaissent actuellement des améliorations en s'inspirant des orientations du président de la République, contenues dans son programme. La priorité a été donnée à l'enseignement primaire, à la formation des fonctionnaires de l'éducation entre autres objectifs, dont l'application a consacré un sauf qualitatif au secteur. Pour elle, la période 2014-2015 a jeté les jalons d'un « dialogue franc ». Ce qui a permis d'instaurer la confiance avec les partenaires sociaux, et ce, après une longue période d'instabilité. Concernant l'année scolaire 2015-2016, la ministre a précisé que l'intervention de son département fut « pragmatique et qualitative » dans la mesure où elle a misé notamment sur la pédagogie. L'année scolaire actuelle, souligne-t-elle, se déroule « dans de bonnes conditions et un climat serein » grâce aux efforts de la famille éducative et au « sens des responsabilités » des syndicats du secteur de l'éducation. Les priorités de l'année sont d'abord le traitement pédagogique en adoptant un nouveau système d'évaluation, l'adoption de nouveaux programmes dès la prochaine rentrée scolaire, l'application de l'instruction ministérielle d'octobre 2015 au profit de plus de 300 fonctionnaires de l'éducation. Les nouveautés de cette année sont la généralisation de l'enseignement préscolaire, la consolidation du système d'évaluation, la poursuite de l'introduction des TIC dans le secteur, la promotion de la lecture en dehors des heures de scolarité devant permettre la réhabilitation de la langue arabe, l'élargissement de l'enseignement de tamazight et la modernisation de la gestion pédagogique et administrative. Pour ce qui est des perspectives du secteur, Benghebrit a fait savoir qu'il est question de réorganiser les examens nationaux, d'introduire de nouveaux programmes pour la promotion du premier cycle d'enseignement obligatoire. L'enjeu est « d'inscrire l'école dans un processus de stabilité durable », car « l'instabilité de l'école peut affecter le pays aussi ». En ce sens, elle incitera à faire prévaloir la sagesse et le sens des responsabilités en sollicitant les députés à la soutenir dans sa démarche en cette conjoncture « difficile », impliquant plus de « vigilance et de savoir ». Le concours de recrutement dans la transparence La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, s'est engagée, hier, à offrir des garanties concernant la transparence et le bon déroulement du concours national de recrutement des enseignants dont les inscriptions seront clôturées le 14 avril prochain. « Au fond, ce qui taraude l'esprit de ces contractuels, c'est bien la transparence de l'épreuve. Je m'engage à offrir des garanties en ce sens », déclare-t-elle au terme de sa rencontre avec les membres de la commission de l'APN. Selon elle, pour mener à bien ce concours qui a déjà drainé 500.000 inscrits, il faudra être impartial, en intégrant un seul critère, « celui de l'expérience professionnelle ». En direction des contractuels qui sont en contestation depuis quelques jours, elle assure que la mission de mener à bien cette tâche a été attribuée à l'Onec dont l'expérience n'est plus à prouver. Elle a fait savoir qu'elle a reçu mercredi dernier une délégation de ces contestataires, à qui elle a expliqué, arguments à l'appui, l'impossibilité de consacrer une intégration sans condition dans la Fonction publique. Benghebrit a affirmé que ce concours obéira aux mêmes conditions exigées au baccalauréat. Ces contractuels seront valorisés sur une échelle d'un point par année d'exercice à hauteur de six points. Ce qui permettra aux bénéficiaires de prétendre à une bonification lors du concours de recrutement actuellement entamé.