On se souvient bien que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait annoncé, il y a quelques mois, que les recrutements dans la Fonction publique seront suspendus en 2015 dans tous les secteurs. Seulement, il a été bien précisé que cela ne concernait pas tous les secteurs. La preuve, la ministre de l'Education nationale, Mme Benghebrit avait rappelé que l'Education nationale "n'est pas concernée par cette mesure étant un secteur stratégique qui a besoin de combler les postes vacants estimés, pour l'année scolaire 2015-2016 à 7 000 enseignants les trois cycles confondus. Elle avait affirmé qu'"il n'y a pas de problème de recrutement dans le secteur de l'Education", ajoutant qu'il y a un grand nombre de postes vacants à occuper". Ce qui explique pourquoi le ministère de l'Education nationale a eu recours à des concours de recrutement d'enseignants ouverts aux licenciés et détenteurs de masters LMD (licence-master-doctorat). Le ministère explique que le recrutement de cette catégorie est devenu une "nécessité" pour satisfaire aux besoins croissants du secteur de l'Education nationale, le ministère précise qu'il s'agit de quinze mille (15.000) postes à pourvoir pour l'année scolaire 2015-2016 par concours externe. En avril 2014, près de 24.000 titulaires de licence et master ont été recrutés sur concours. Et c'est ainsi que pas plus tard que mardi dernier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit a affirmé que son secteur avait besoin de 14.000 à 20.000 nouveaux enseignants par an à travers l'ensemble du pays d'ici 2030. En effet, et lors d'une rencontre d'évaluation avec le ministre de l'Enseignement supérieur et la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, Mme Benghebrit a précisé que son secteur estimait ses besoins en enseignants entre 14.000 et 20.000 par an d'ici 2030. Il faut d'ailleurs bien saluer le courage de la ministre qui n'hésite pas à préciser également que le "déficit flagrant" en matière de formation d'enseignants par le secteur de l'Enseignement supérieur ces dernières années par le biais des Ecoles supérieures des enseignants est imputé au secteur de l'Education qui n'a pas défini ses besoins annuels, a estimé la ministre insistant sur la nécessité de trouver des "solutions urgentes" à la question de la formation des formateurs dans le secteur de l'éducation. Et dans la perspective de bien organiser cette formation le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar a annoncé, de son côté, l'installation d'une commission de "haut niveau" chargée de l'élaboration d'une plateforme qui permettrait à son secteur de former les enseignants de l'Education nationale. Et au ministre d'expliquer que les Ecoles supérieures des enseignants qui sont en cours de réalisation ne sont pas en mesure de répondre aux besoins du ministère de l'Education nationale. Il a par la suite préconisé l'introduction d'un module de "pédagogie" pour les étudiants intéressés par une carrière d'enseignement en attendant la finalisation des nouvelles Ecoles supérieures. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a conclu en indiquant qu'"il est impossible de créer des Ecoles supérieures susceptibles de couvrir tous les besoins durant les trois années à venir", avant de préciser que son secteur avait besoin de "plus de temps" pour parachever ces projets. Par ailleurs, il est utile de rappeler que la ministre de l'Education avait déclaré au mois de février dernier que la révision du statut particulier des enseignants et l'amélioration des conditions de l'enseignement sont tributaires de la stabilité du secteur. "Pour nous, il est essentiel de continuer à répondre à l'amélioration du statut (particulier) des enseignants mais également approfondir l'amélioration des conditions d'enseignement, il faut pour cela aujourd'hui que l'école connaisse un période de stabilité", avait alors déclaré la ministre de l'Education nationale. Lors de la récente conférence nationale des directeurs de l'éducation, dont les travaux se sont déroulés à huis clos et ont été consacrés à l'évaluation des examens nationaux et aux dossiers de la prochaine rentrée scolaire et des concours de recrutement, la ministre a saisi l'occasion de la rencontre pour souligner l'importance de conjuguer les efforts pour entamer les préparatifs de la prochaine rentrée scolaire, à partir du mois de juillet, afin que les cours débutent réellement le premier jour de la rentrée. Elle a également rappelé que les assises sur l'éducation sont prévues le mois prochain. Et enfin à cette occasion, la ministre de l'Education nationale, a annoncé l'organisation d'une "vaste" opération de recrutement qui concernera les directeurs d'établissements et les inspecteurs dans tous les cycles d'enseignement.