Les négociations de paix sur la Syrie ont repris, hier à Genève, pour une durée d'une dizaine de jours. Après l'échec du premier round, il y a environ trois semaines, les représentants du pouvoir et de l'opposition devraient se concentrer, cette fois-ci, sur la question cruciale de la transition politique. Le fossé reste, toutefois, énorme sur ce sujet. Damas exige un gouvernement élargi à des membres de l'opposition et sous la présidence de Bachar al-Assad alors que l'opposition réclame la création d'un corps exécutif doté de tous les pouvoirs. A la veille de la rencontre, le médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, a fait part au Conseil de sécurité de son inquiétude devant l'escalade des combats en Syrie. S'adressant au Conseil par vidéoconférence depuis Téhéran, il a déploré « une augmentation du niveau de violence », tout en estimant que cette escalade, surtout marquée à Hama, Damas et Alep (nord), « restait contenue ». L'Iran a, pour sa part, dénoncé des violations du cessez-le-feu instauré par les Américains et les Russes le 27 février dernier. A Washington, le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, a exprimé la « préoccupation » des Etats-Unis face aux offensives qui se préparent pour le contrôle d'Alep, « alors qu'il y a là-bas des groupes d'opposition concernés par la cessation des hostilités ». « Tout le monde doit se concentrer sur Al-Nosra et Daech », a-t-il affirmé. Cependant, le front Al-Nosra, qui est exclu de l'accord de cessation des hostilités tout comme le groupe Daech, combat aux côtés de groupes rebelles concernés par la trêve qui tenait globalement avant que ne commencent, il y a quelques jours, des manœuvres pour le contrôle d'Alep. Cette province « détient la clé de la paix ou de la guerre en Syrie », a affirmé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. La recrudescence des opérations militaires et la reprise des pourparlers coïncident avec les élections législatives organisées, hier, dans les zones sous contrôle gouvernemental, soit un tiers du territoire où vit environ 60% de la population. Pour ce second scrutin depuis le début de la guerre en 2011, 11.341 candidats âgés de plus de 25 ans avaient décidé au départ de briguer les 250 sièges du Parlement syrien. En fin de course, il n'en restait plus que 3.500, les autres s'étant retirés « estimant n'avoir aucune chance de l'emporter ».