A l'origine des mouvements de contestation vus en Egypte et en Tunisie, il y avait «l'insécurité, la pauvreté, les désillusions, l'absence de bonne gouvernance, la corruption, les dysfonctionnements des institutions publique et le déficit de démocratie». Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat américaine, déterre le projet de démocratisation du monde arabe de George W. Bush, l'ex-président américain et le fameux discours du Caire de Barack Obama : «La démocratie et la liberté ne sont pas seulement des idées américaines, mais des droits de l'homme». Dans un discours qu'elle a prononcé devant la 47e Conférence sur la sécurité à Munich (sud de l'Allemagne), elle n'a pas mâché ses mots. «Au Moyen-Orient, nous n'avons pas vu la démocratie et l'économie converger dans le même sens», dit-elle, trouvant normal que les jeunes, soit les ¾ de la population, demandent des gouvernements «plus efficaces». «Sans progrès vers des systèmes politiques ouverts et responsables, le fossé entre les peuples et leurs gouvernements se creusera et l'instabilité ne fera que s'aggraver», dit-elle pressant les dirigeants du Moyen-Orient qui sont «confrontés à une tempête de courants puissants» de faire «un progrès évident et réel vers des systèmes transparents, honnêtes et responsables». Cette démocratisation «ordonnée» ne peut s'accommoder d'une quelconque résistance à cette vague de fond car celle-ci nourrit «l'extrémisme, l'insécurité et l'instabilité». Que faire ? Réformer. «Certains dirigeants peuvent croire que leur pays est une exception, que leur peuple ne demandera pas de plus grandes opportunités politiques et économiques ou qu'il peut être apaisé par des demi-mesures. A court terme, c'est peut-être vrai, mais sur le long terme, c'est intenable». Pour la secrétaire d'Etat, ces réformes sont «une nécessité stratégique». Même si ces celles-ci pourraient «engendrer le chaos et une instabilité à court terme, voire pire, une régression vers un autre régime aussi autoritaire» mais à moyen et long temps termes, ces pays deviendraient «plus forts, plus prospères et moins fragiles face aux idéologies intégristes». Idéologies avancées comme argument par le président Hosni Moubarak pour justifier le refus de son départ immédiat.Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations-Unies, s'est fait l'avocat de la rue arabe aussi. «L'ONU exige depuis 2002 des changements vers plus de démocratie dans les pays arabes où le déficit de démocratie peut conduire au chaos et l'incertitude», dit-il convaincu qu'à l'origine des mouvements de contestation vus en Egypte et en Tunisie, il y avait «l'insécurité, la pauvreté, les désillusions, l'absence de bonne gouvernance, la corruption, les dysfonctionnements des institutions publique et le déficit de démocratie».