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Le combat du savoir contre le processus d'acculturation
Youm El Ilm
Publié dans Horizons le 15 - 04 - 2016

Ses funérailles, qui s'étaient déroulées à Constantine, avaient réuni près de 20.000 de ses congénères. L'hommage solennel qui lui a été rendu en l'accompagnant vers sa dernière demeure a consolidé de fort belle manière la ligne de démarcation séparant l'espoir des Algériens de voir leur patrie libre et indépendante des visées hégémoniques de l'envahisseur. Son enterrement a pris en effet une dimension d'insurrection politique et de rupture, transcendant ainsi le deuil. L'évènement résume pour ainsi dire et à lui seul l'aboutissement du parcours du défunt cheïkh Abdelhamid Ibn Badis Essanhadji.
L'Algérie indépendante n'a pas oublié l'un des faiseurs de son histoire moderne, puisque en l'honneur d'Abdelhamid Ibn Badis, l'Etat a instauré une journée nationale du savoir (Youm El Ilm) en 1976 qui coïncide avec le 16 avril de chaque année. Une reconnaissance à la hauteur d'une sommité nationale, dont le destin se confond avec le combat mené contre le processus d'acculturation, voire de dépersonnalisation de la société algérienne initiée par la France coloniale pour s'assurer une soumission totale d'un peuple déjà sous son joug depuis un siècle. La diffusion du savoir et par son truchement la consolidation des racines identitaires de l'Algérie en opposition aux desseins de déculturation entrepris par les envahisseurs, a été la voie empruntée par Abdelhamid Ibn Badis à une époque marquée à la fois par l'émergence de l'idéologie réformiste musulmane dans les pays arabes et l'éclosion du mouvement national notamment en Algérie et chez les pays voisins. Cette période coïncidait aussi avec la célébration du centenaire de la présence française en Algérie.
Dans cet ensemble de conditions et de facteurs à la fois favorables et restrictifs, Abdelhamid Ibn Badis, notamment à partir de 1931, à travers l'association des Oulémas musulmans algériens, a imposé sur l'échiquier politique et sociétal d'alors une alternative de lutte s'articulant autour de principes immuables que reflète d'une manière tranchée et sans équivoque le slogan adopté par son association, à savoir l'Algérie est notre patrie, l'Islam est notre religion et l'arabe est notre langue. Ce triptyque, dont la quintessence est aux antipodes des desseins coloniaux, a tracé le sillon des actions et discours prônés par les Oulémas. L'association des Oulémas musulmans algériens, qui a vu le jour suite à une alliance naturelle entre des réformistes et des cheikhs de confréries prônant les principes d'une pratique de préceptes musulmans dénués de tout rituel issu de charlatanisme ou de culte de saints, s'était également opposée au prosélytisme de l'Eglise catholique.
De par son objectif prônant le renouveau des enseignements religieux, Ibn Badis s'est frontalement attaqué au processus d'acculturation. Selon le sociologue Belakhdar Mezouar, l'acculturation n'est pas un état mais un processus de déstructuration/restructuration culturelle ou encore de déculturation/enculturation. Cette acception synoptique dénote on ne peut mieux l'étendu du danger qui guettait au temps de la colonisation les fondements mêmes de la société algérienne. La sauvegarde donc de l'identité nationale fut l'entreprise colossale menée par Ibn Badis en créant entre autres un réseau de Medersa qui avait rayonné sur presque toutes les régions d'Algérie. Son combat sur ce front n'a pas débuté en 1931, mais bien avant. En 1913 et à l'âge de 24 ans (né le 4 décembre 1889), il se consacra déjà à l'enseignement et à l'éducation. Son abnégation et sa persévérance ont fini par donné naissance à une dynamique débouchant sur la création de dizaines d'écoles qui lui ont survécu. Parallèlement à son engagement politique, il a été à l'origine de la création de publications dont Echihab et El Montaqid qui n'ont pas échappé à la censure coloniale. Fier de son origine amazigh, Ibn Badis ne ratait aucune occasion, notamment dans ses articles, pour mettre en avant son appartenance à l'illustre tribu berbère des Sanhadja. 76 ans après sa mort, il représente encore le symbole du savoir authentique et militant, tourné vers la modernité et l'ouverture.


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