La cérémonie de passation du flambeau entre les deux villes de Constantine et Sfax pour le titre de capitale de la culture arabe a tenu toutes ses promesses. La délégation tunisienne, conduite par la ministre de la Culture, Sonia Mbarek, accompagnée d'élus, d'artistes, de Son Excellence l'ambassadeur de la Tunisie à Alger, ainsi que des responsables du comité d'organisation de Sfax 2016, a été invitée avant la cérémonie à assister à l'inauguration d'un nouveau centre culturel dans la ville d'Ali Mendjeli. Puis c'est à la salle de spectacle Ahmed-Bey et devant un public venu nombreux que s'est déroulée la soirée musicale réunissant sur la même scène de grands artistes des deux pays. Zied Gharssa, Sofia Sadek, Chaba Yamina ou encore Abdellah Menai pour ne citer que ceux là, ont chanté durant plus de deux heures la fraternité, l'espoir et l'amour entre les deux peuples. Un même et formidable message qu'ont prononcé tour à tour les ministres de la Culture des deux pays dans leurs discours. Azzedine Mihoubi a ainsi estimé que dans le contexte international actuel, la culture est un solide rempart contre la haine, l'extrémisme et les menaces de déstabilisation du monde arabe et du Maghreb. « Je remercie vivement les artistes tunisiens et algériens qui nous offrent une soirée exceptionnelle. à quelques semaines du début de la manifestation culturelle arabe à Sfax, nous ne pouvons que nous réjouir de cette belle opportunité qui s'offre à cette grande ville du sud tunisien. Constantine capitale de la culture arabe a été un succès, et je suis persuadé que nos amis Tunisiens réussiront le pari de nous épater. L'évènement en valorise les échanges culturels entre les nations arabes et rassemble surtout les peuples. Nous partageons une longue histoire et j'espère, à ce titre, que ça sera l'occasion de réconcilier Cirta avec Carthage, Massinissa avec Syphax. Je souhaite beaucoup de succès à Sfax ». De son côté, la ministre Sonia Mbarek, qui connaît bien l'art de la scène, a été du même avis, en déclarant : « Nous sommes plus que des pays voisins, nous avons partagé des moments douloureux comme le bombardement de Sakiet Sidi Youssef. Ces années culturelles nous rassemblent pour célébrer la paix et la fraternité des pays arabes. C'est un honneur de prendre le flambeau de capitale de la culture arabe à partir de Constantine, cette ville très particulière et qui a réussi son pari en 2015. Sfax sera, durant cette année culturelle, une capitale ouverte sur le monde arabe et méditerranéen. Et l'un des chantiers importants de la ville a été de, justement, réhabiliter et transformer l'église catholique de la ville en une médiathèque et un espace d'échange. L'autre priorité de Sfax est l'opération de réhabilitation de la vieille ville. Quant à la programmation, nous avons d'ores et déjà décidé de délocaliser exceptionnellement tous les grands festivals de Tunisie vers Sfax ». Samir Sellami, président du comité d'organisation de la manifestation Sfax 2016, nous a déclaré, pour sa part, que l'événement est « celui de toute la Tunisie et pas seulement de Sfax. Le message de la capitale du sud de la Tunisie est de rendre hommage aux victimes du terrorisme. Ce fléau qui s'abat sur les musulmans et le monde entier. Nous croyons vraiment que grâce à cet événement, la Tunisie confortera son statut de pays d'accueil et de fête, chose qui se confirmera le 23 juillet prochain, date de l'ouverture de l'année culturelle arabe. Nous avons discuté avec nos homologues algériens sur un éventuel partage des expériences pour pouvoir bénéficier du savoir-faire de Constantine ».