Des manœuvres militaires ont eu lieu, samedi dernier, dans les territoires libérés à Aghwinit, à 70 km des frontières mauritaniennes, en présence du Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, du ministre de la Défense, Abdellah Lehbib Bellani, du chargé de la communauté sahraouie à l'étranger et du chargé du peuplement des territoires libérés, ainsi que de hauts responsables sahraouis et d'anciens ministres. Il s'agit d'une simulation d'une attaque d'un barrage de contrôle de l'occupant et d'un poste de logistique. Des unités opérationnelles des trois régions militaires de la zone Sud, à savoir les 1re , 3e et 7e RM ont pris part à l'exercice. Quel est l'objectif de l'organisation et la médiatisation de cet événement ? S'agit-il d'une préparation justement à cette option ? Les manœuvres se sont déroulées à la veille de l'examen, le 28 avril prochain, par le Conseil de sécurité, du rapport sur la situation au Sahara occidental et de l'expiration du mandat de la Minurso le 30 avril prochain. Le ministre de la Défense nationale sahraoui a indiqué que ces manœuvres par l'Armée de libération du peuple sahraoui (ALPS), s'inscrivent dans le cadre de l'application du programme annuel du ministère. « Ce sont des manœuvres de clôture qui s'inscrivent également dans le cadre du programme de la préparation militaire, annoncé par l'état-major de l'ALPS, les 20 et 21 mars à Bir Lehlou ». Toutefois, il a précisé que cette fois-ci « les manœuvres se déroulent dans un contexte spécial. « Nous nous préparons à toute éventualité », a assuré le ministre dans une déclaration aux représentants de la presse. Le ministre, jaugeant les capacités des participants, a affirmé la disponibilité, le haut professionnalisme et la bonne coordination des unités militaires. Le chef de la 7e Région militaire, le général Beyd Allah, a tenu à mettre en valeur « le message des combattants aux Sahraouis consistant en la réaffirmation de l'engagement de l'ALPS pour la libération des territoires occupés ». « Notre principe reste la force, la détermination et la volonté pour notre souveraineté et notre indépendance », a-t-il lancé. Il a été décidé d'élever le degré de la disponibilité militaire pour faire face à toute atteinte à la liberté et la dignité des Sahraouis », a-t-il dit. Le retour urgent de la commission politique de la Minurso Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, s'est adressé, en marge de la manœuvre, aux membres de la Minurso, présents sur les lieux. « Nous sommes des adeptes de la paix, pas de la guerre ». « La Minurso doit préserver son autorité. Elle ne doit pas accepter l'exclusion de ses membres, parce que cela aura un impact négatif sur sa mission et son rôle dans les pays à travers le monde », a-t-il affirmé, en allusion à l'exclusion de la composante politique de la Minurso. Le responsable de la direction politique du Front Polisario et membre de l'état-major de l'ALPS , Youcef Ahmed, abonde dans le même sens. « Cette composante était chargée de l'organisation du référendum. Le rejet de son retour remettra en cause la présence de la Minurso, qui sera un précédent grave. Dans ce cas, la reprise des armes n'est pas à écarter et le cessez-le-feu ne sera plus utile », a-t-il averti dans une déclaration. Il a mis en avant les efforts du Polisario pour le règlement du conflit dans le cadre des Nations unies. « Des délégués ont été dépêchés en Europe et auprès des membres du Conseil de sécurité pour expliquer la situation et transmettre notre rejet des provocations marocaines. Si les Nations unies n'imposent pas au Maroc d'aller au référendum et si ce pays ne donne pas de signe positif, il est clair que nous reprendrons les armes », a-t-il assuré.