Un workshop sur la télémédecine organisé par l'Union européenne en collaboration avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière se tient depuis hier à l'hôtel Hilton à Alger en présence de médecins algériens et d'experts étrangers spécialisés dans la télémédecine venus de Belgique, d'Espagne, de Finlande et de France. Ce séminaire, de deux jours, a pour objectif d'apporter une assistance technique aux Algériens et d'échanger les expériences dans le domaine de la télémédecine que l'Algérie compte désormais promouvoir dans les hôpitaux et autres structures sanitaires. Une enveloppe financière a été dégagée pour l'acquisition d'équipements permettant l'exécution de ce programme, selon le représentant du ministère de la Santé. Cette rencontre fait suite à « la demande du ministère de la Santé d'appuyer l'expérience algérienne dans le domaine de la médecine électronique et la parfaire en adoptant des techniques qui collent au contexte algérien », a indiqué Djilali Lebibat, directeur de l'unité de gestion du programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. Selon le professeur Boubekeur Mohamed, spécialiste en chirurgie viscérale et chef de pôle à l'établissement hospitalo-universitaire d'Oran, cet accord « vient à bon escient pour désenclaver les régions pauvres notamment dans le sud du pays et offrir ainsi les mêmes chances de prise en charge aux malades du Sud que ceux du Nord. Un véritable progrès pour l'Algérie ». C'est un bénéfice réel, dit-il, puisqu'il va aider à la prise en charge des malades et à parfaire le diagnostic, comme il vient réconforter les réalisations et consolider les résultats obtenus dans ce domaine. « La télémédecine est devenue nécessaire pour la prise en charge des malades. Nous pouvons faire un diagnostic à distance, analyser les images radiologiques et cela va permettre à la radiologie de se développer ». Il existe des niveaux dans la télémédecine qui va de la simple consultation jusqu'à la téléradiologie. Cette technique permet au malade d'être dirigé directement vers le centre où il doit être pris en charge, selon les médecins. Ce nouveau mécanisme basé sur l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication permet également le téléenseignement. Ainsi, les professionnels de la santé pourront profiter de la formation continue à distance et se perfectionner régulièrement sachant que la médecine évolue chaque jour davantage. L'exemple du CHU de Bab El Oued est édifiant dans ce sens puisqu'il bénéficie, depuis l'an 2000, de cette technique une fois par mois avec ses partenaires français et en collaboration avec l'agence nationale de documentation sanitaire. Boudjemaâ Mansouri, professeur en radiologie au CHU de Bab El Oued et chef du service du centre d'imagerie médicale, dans une communication relative à l'utilité et l'importance de la télémédecine, ses enjeux et ses perspectives, dira que la télémédecine « est un moyen de pratiquer l'exercice médical » pour lequel il faut « une réglementation, une législation, voire un engagement de l'Etat » dans un souci d'équité et de sécurité aussi bien pour le médecin que pour le malade. « La télémédecine est un programme (et non un acte) qui doit être doté d'une politique nationale de santé », a-t-il souligné.