Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a appelé, jeudi dernier, à Tunis, à entreprendre « rapidement un processus de réforme véritable » de l'Union du Maghreb arabe (UMA) par la modernisation de ses structures et la révision de ces textes juridiques. 27 ans après la création du système d'action commune maghrébine, son bilan reste modeste et en deçà des attentes des pays de l'UMA, a fait remarquer Messahel dans une allocution à l'ouverture de la 34e session du Conseil des ministres des Affaires étrangères maghrébins, appelant à la nécessité d'un processus de réforme véritable et rapide. L'UMA doit emboîter le pas aux autres ensembles régionaux qui ont réussi, a-t-il estimé. Pour Messahel, la situation « ne prête pas à l'optimisme », d'où « l'urgence de redoubler d'efforts et de rattraper le temps perdu afin de concrétiser les objectifs qui sont la raison d'être de l'UMA ». Il a ajouté que « la réalisation de ces objectifs passe par une modernisation globale des structures de l'UMA, la révision de ses mécanismes et son mode de fonctionnement ». Il s'agit, a-t-il poursuivi, de « réviser tous ses instruments juridiques y compris son acte constitutif ». Seuls sept textes juridiques sur trente- sept sont entrés en vigueur, a signalé Messahel qui a considéré que la réforme « est plus que nécessaire » dans un contexte régional critique et de « menaces sécuritaires inédites » qui pèsent sur notre région avec, « en tête desquelles, la prolifération du terrorisme et du crime organisé ». « La réponse à ces menaces reste tributaire de la capacité des pays de l'UMA à s'adapter aux mutations régionales et internationales et l'intensification de leur coordination dans le cadre d'une stratégie maghrébine globale qui tienne compte des dimensions sécuritaires et de développement et consacre les valeurs de modération », a encore soutenu Messahel. Il a mis en avant l'importance d'une définition réaliste des priorités de l'action commune en consacrant le concept d'intégration économique sur la base d'une approche pragmatique graduelle en prélude à une ère nouvelle de l'action régionale commune, dans laquelle il sera facile de tirer avantage des aspects positifs de la mondialisation tout en évitant ses effets négatifs. Messahel a indiqué, par ailleurs, que les prémices d'une issue à la crise libyenne suite au transfert à Tripoli du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale constituent « le couronnement des efforts que l'Algérie n'a eu de cesse de consentir en faveur d'une solution politique pacifique à même de réaliser la sécurité et la stabilité en Libye et dans les pays voisins ». Le ministre a réaffirmé « l'engagement de l'Algérie à continuer à soutenir ce pays et sa disponibilité à œuvrer de concert avec les institutions libyennes pour relever les défis politiques, sécuritaires et économiques et relancer les mécanismes de coopération entre les deux pays ». Il a également réaffirmé le soutien constant de l'Algérie aux efforts de l'envoyé du secrétaire général de l'ONU en Libye, Martin Kobler.