Les femmes travailleuses représentent seulement 19,2% de la population active. Réduire cet écart entre les hommes et les femmes en termes d'emploi et d'insertion économique et élargir la classe moyenne à travers l'entrepreneuriat féminin sont des objectifs que s'est assignés le Conseil national de la famille et de la femme. Ce dernier a ouvert le débat sur cette thématique avec l'organisation hier, à Djenan El Mithak, d'une journée d'étude. A l'ouverture des travaux, la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem Si Amer, en présence de la ministre déléguée chargée de l'Artisanat, Aïcha Tagabou, et du secrétaire général du ministère du Travail, de députés, a réitéré l'engagement des pouvoirs publics à promouvoir la femme « en se dotant d'une stratégie et d'une charte de la femme travailleuse qui aspirent à concilier entre les responsabilités familiales et professionnelles. Ce texte renforce également l'idée du quota dans l'accession aux postex de responsabilité », dira-t-elle. La ministre n'a pas manqué de saluer « le courage de la femme algérienne qui a remplacé l'époux, le père, le frère après les massacres du 8 Mai 1945 et subvenir aux besoins de sa famille et son engagement aujourd'hui dans le développement du pays ». Cette reconnaissance est aujourd'hui mondiale puisque l'Algérie a été gratifiée d'un prix reçu par la ministre en Jordanie « pour les réalisations de la femme dans le domaine politique et la volonté politique effective permettant d'occuper des postes de décision et de devenir leader au Moyen-Orient et au Maghreb », a expliqué Mme Meslem tout en conviant à « trouver des solutions communes pour faire face à la crise financière et au chômage dont le taux a atteint en septembre 2015, 11,2% ». Dans ce sens, la ministre précise que « l'entrepreneuriat est l'une des solutions de lutte contre le chômage et l'écart social », soulignant par ailleurs, « la nécessité de développer l'économie et la solidarité sociale ». Elle appelle à ce propos « à préserver les petites entreprises féminines, de promouvoir le produit réalisé et de se former et améliorer les compétences professionnelles ». L'emploi féminin demeure faible La présidente du Conseil national de la famille et de la femme, Fatima-Zohra Sebaa, a mis en exergue la faible intégration de la femme dans le développement économique, et ce, en dépit « des efforts considérables déployés par les pouvoirs publics dans la scolarisation des filles. » La gent féminine se distingue par un meilleur taux de réussite dans les études que celui des garçons. Concernant cette journée d'étude, la présidente du Conseil soutient qu'elle constitue une opportunité « pour écouter les préoccupations et les difficultés que rencontrent les femmes sur le terrain ». Dans cet ordre d'idées, Mme Sebaa a annoncé que des rencontres régionales sont organisées dans ce sens. La première a eu lieu à Mila pour évoquer avec les femmes les entraves et difficultés d'intégration économique. Afin d'enrichir cette rencontre, des thèmes ont été abordés, entre autres, « l'état des lieux sur l'emploi et l'entrepreneuriat féminin en Algérie », « contraintes à l'autonomisation économique des femmes »... La sous-directrice du ministère du Travail, Saliha Bestani, soutient, pour sa part, que « la demande d'emploi des femmes a augmenté, passant de 135.855 demandes en 2014 à 327.860 en 2015. Le taux d'intégration est de l'ordre de 9,9% ». Les secteurs de prédilection sont l'artisanat, les services et l'agriculture.