Placée sous le thème « Sahara occidental, l'étincelle des printemps arabes », une semaine en hommage aux prisonniers sahraouis a été inaugurée par une exposition photos intitulée « Gdeim Izik, le campement de la dignité, série hommage », un reportage photo réalisé par le photographe amateur français, Anthony Jean. Passionné de voyages et de photographie, Anthony Jean traverse, au début du printemps arabe, le Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique en voie de décolonisation. Fin 2010, il parviendra à entrer, à trois reprises, clandestinement dans le campement de Gdeim Izik, à Laayoune occupée. Ses photos montrent le campement érigé en octobre 2010 par la population sahraouie, pour demander le respect de leurs droits sociaux et économiques, dans le contexte juridique des territoires occupés du Sahara occidental qui attendent un référendum pour leur autodétermination depuis 1991. « Les Sahraouis sont nés sous ses tentes et elles sont solidement amarrées au désert, tout comme les familles qui y dorment sont rattachées à leur terre », a écrit Anthony Jean dans sa légende accompagnant la photo, regrettant, toutefois, que ces tentes n'aient pas pu résister à l'assaut des forces armées marocaines, 28 jours après leur installation. « Cette exposition est là pour rappeler un moment fort de la lutte du peuple sahraoui qui, devant la répression et devant l'absence totale d'une réaction de la part de la communauté internationale, a posé un acte de révolte de nature forte », a indiqué le président de la Conférence européenne de coordination et de soutien au peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand, à l'inauguration de cette semaine d'hommage. « Cet acte, a-t-il poursuivi, était aussi fort que ce qui a pu se produire dans les pays arabes pour exiger le respect de leurs droits fondamentaux, d'exister, d'être entendu par la communauté internationale. Nous sommes là pour participer à cet appel et pour le faire entendre dans la capitale de l'Europe. » Le 10 octobre 2011, une famille sahraouie, excédée par le non-respect de ses droits, s'installe dans le désert à 15 Km de Laayoune occupée. Une semaine plus tard, ce sont 20.000 personnes réparties dans 8.000 tentes qui peupleront ce campement, symbole de la lutte pacifique sahraouie en territoires occupés. Mais, il a été détruit brutalement par les forces d'ordre marocaines qui ont fait endosser à 24 militants pacifiques, revendiquant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental, la responsabilité du climat de violence dans lequel a été effectué le démantèlement du camp. De lourdes peines, allant de la perpétuité à 30 ans d'emprisonnement, ont été prononcées depuis par la justice marocaine à l'encontre des militants sahraouis arrêtés.