Le rétablissement des institutions de l'Etat et la reprise du dialogue politique au Yémen ont été au centre des discussions, qui se sont achevées mercredi dernier à Koweït. C'est le constat établi par le médiateur de l'ONU, Ould Cheikh Ahmed, au terme de ce troisième round de pourparlers directs. Les représentants du gouvernement et des rebelles ont également débattu des modalités de leur engagement à libérer les prisonniers qu'ils détiennent. Ils ont, à l'occasion, évoqué le mécanisme d'échange et les critères de sélection des prisonniers libérables. Les représentants des deux délégations avaient annoncé auparavant un accord sur la libération de 50% des prisonniers d'ici 20 jours. Le médiateur onusien avait indiqué que l'accord n'était pas encore finalisé. Après de difficiles tractations, les négociateurs, réunis depuis le 21 avril dernier à Koweït sous l'égide de l'ONU, se sont constitués, après d'âpres tractations, en trois comités de travail conjoints chargés de questions d'ordre politique et de sécurité. Selon le diplomate onusien, les négociateurs ont fait part de leurs approches pour le retrait et la remise des armes. De l'avis des observateurs, ces pourparlers sont d'une importance capitale pour éviter de nouveaux dérapages et pouvoir mettre fin au conflit qui déchire le pays depuis plus d'un an, et qui oppose les rebelles houthis et leurs alliés aux forces du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Pour rappel, l'objectif visé par la mise en place de comités conjoints est d'instaurer la confiance entre les parties concernées pour l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU. Adoptée en avril 2015, cette résolution stipule le retrait des rebelles des territoires, dont la capitale Sanaâ, qu'ils continuent de contrôler depuis 2014 et de restituer l'armement lourd à l'Etat. La reprise des pourparlers n'a nullement influé sur les parties en conflit sur le terrain. Au moins 13 soldats yéménites ont été tués jeudi dans trois attentats à la voiture piégée contre l'armée, accompagnés d'affrontements avec des terroristes d'Al-Qaïda dans le sud-est du pays. « Les attentats à la voiture piégée ont visé une base de l'armée et la résidence d'un haut gradé des forces gouvernementales à l'est de Moukalla, chef-lieu de la province du Hadramout », ont indiqué des sources militaires citées par les médias. D'autres affrontements à l'arme automatique ont eu lieu. Mercredi dernier, un général de l'armée yéménite a échappé à un attentat à la voiture piégée qui a fait quatre morts dans la région. De nombreux cadres de l'armée et des forces de sécurité ont été tués ces derniers mois au Yémen, portant à quelque 6.400 le nombre de morts, dont la moitié des civils.