Les parties en conflit au Yémen ont eu, samedi au Koweït, des discussions directes «productives» sur «les questions clés» pour mettre fin au conflit meurtrier qui ravage leur pays depuis plus d'un an, selon l'ONU. «Les discussions d'aujourd'hui ont été positives et productives (...) C'est un début encourageant», a déclaré le médiateur de l'ONU pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, lors d'une conférence de presse organisée après la première journée de pourparlers directs. Cette réunion a mis face à face la délégation du gouvernement yéménite et celle des rebelles Houthis alliés aux partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Depuis le début des pourparlers le 21 avril à Koweït sous l'égide de l'ONU, les délégations avaient rencontré M. Cheikh Ahmed séparément. Le médiateur de l'ONU a toutefois reconnu qu'il «existe encore des obstacles et que les positions sont encore très éloignées». Le conflit au Yémen a débuté lorsque les Houthis et leurs alliés se sont emparés en septembre 2014 de la capitale Sanaa et de plusieurs régions de ce pays de la péninsule arabique. Parmi les sujets abordés samedi figurent le retrait des insurgés des zones occupées, la restitution des armes lourdes à l'Etat, la transition politique et la libération des prisonniers. Cette nouvelle phase intervient après la remise par chaque partie d'un plan portant sur une solution politique et sécuritaire, dont peu de détails ont filtré. La délégation du gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale, a indiqué que son plan était basé sur la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU qui somme les rebelles de se retirer des zones conquises. «Aujourd'hui, nous avons entendu les parties promettre un engagement total envers la résolution 2216 et aux décisions qui lui sont liées, mais aussi envers les résultats du dialogue national yéménite et de l'initiative du Golfe comme base d'une solution politique», a précisé le médiateur de l'ONU. Les pourparlers du Koweït ont été précédés par l'entrée en vigueur d'une trêve le 11 avril. Depuis l'intervention saoudienne, 6 800 personnes ont péri tandis que 2,8 millions de personnes ont été déplacées et 80% de la population a besoin d'une assistance humanitaire, selon l'ONU.