Une exposition d'objets archéologiques retrouvés sur le site de fouilles préventives de la place des Martyrs, témoins de deux millénaires d'histoire de la capitale, a été inaugurée, mardi dernier, au centre des arts du Palais des raïs, Bastion 23. Organisée par le Centre national de recherche en archéologie (CNRA), cette exposition comporte plusieurs objets de poterie, des ustensiles et des sculptures récupérées in situ . Elle vise à « montrer au grand public » l'importance de ces fouilles et les « trésors archéologiques » mis au jour, indique le directeur du CNRA, Farid Ighilahriz. Les vitrines de cette exposition comportent de petits objets, faciles à déplacer, comme des fragments de poterie, des jarres, lampes à huile et chandeliers, des pipes, des vases ou encore des amphores remontant au IIe siècle pour les plus anciens jusqu'à la période berbéro-ottomane. Dans le hall du Bastion 23, le CNRA présente au public des meules à grain, des bases et chapiteaux de colonnes en marbre, des sculptures de décoration de portes ou encore des boulets de catapulte datés entre le XIIIe et le XIXe siècle. Des panneaux renseignant sur les fouilles de la place des Martyrs, les opérations d'archéologies préventives menées par le CNRA et des photographies des vestiges de la mosquée « El Sayida », (antérieure au XVIe), ainsi que le sol carrelé de « Beyt el Mal » (siège du Trésor public), tous deux rasés en 1832 au début de la colonisation française, sont également exposés. Le directeur du CNRA a également rappelé que les résultats des fouilles archéologiques sur l' emplacement de la future station-musée du métro d'Alger, sont en cours d'interprétation « jusqu'à mars 2017 ». Entamées en 2013 par un groupement constitué du CNRA et de l'Institut national des recherches archéologiques préventives (Inrap, France), ces fouilles ont mis au jour des vestiges archéologiques, qui remontent au IIe siècle pour les plus anciens. Des voies dallées romaines, des pavements en mosaïque d'une basilique du Ve siècle et une vaste nécropole byzantine renfermant 71 tombes du VIIe siècle ont été exhumés à la faveur des travaux. Ces fouilles, qui constituent le plus important chantier archéologique jamais entrepris en Algérie avec un budget de plus de 700 millions de dinars, ont également permis, selon le directeur du CNRA, la formation d'équipes d'archéologues algériens aptes à mener des opérations propres à l'archéologie préventive de manière « complètement autonome ». Une seconde exposition de photographies dédiées à l'évolution des instruments de mesures du temps est également ouverte au public. Inaugurée la veille, elle restera ouverte au public jusqu'au 1er juin prochain.